Groupes de niveaux, nouveaux programmes... Une rentrée scolaire prise dans le grand flou du contexte politique

Une rentrée et des doutes. Alors que le retour en salles de classe a lieu le lundi 2 septembre, Nicole Belloubet, ministre démissionnaire de l'Éducation, donne ce mardi 27 août une conférence de presse afin de donner un cap clair à cette nouvelle année scolaire qui s'ouvre. Un exercice acrobatique et un saut dans l'inconnu puisque cette dernière devrait laisser sa place de ministre sitôt l'annonce d'un nouveau gouvernement faite.
À moins d'une semaine de la rentrée scolaire, cette incertitude politique agace les syndicats. Si l'année 2024 a vu trois ministres de l'Éducation se succéder rue de Grenelle, les réformes voulues par Gabriel Attal, dont le "choc des savoirs" et les groupes de niveaux de mathématiques et de Français pour les élèves de 6e et 5e, vont en réalité avoir bien du mal à se mettre en place.
"Il va y avoir des groupes qui vont se constituer, parfois hétérogènes, parfois des groupes de besoin. Vous avez certains établissements qui n'ont pas eu d'heures du tout et qui n'ont pas pu mettre en place les groupes. Plutôt basés sur des 'groupes classes' avec de temps en temps peut-être des élèves qui vont pouvoir sur une heure ou deux être pris en charge de façon particulière", déplore à BFMTV Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN.
"On ne peut pas se contenter du statu quo"
En outre, d'autres réformes pourtant prévues semblent être ajournées temporairement. C'est le cas des nouveaux programmes scolaires prévus pour l'école primaire qui ne devraient finalement pas être enseignés cette année, ou bien encore de la réforme des concours d'enseignants qui prévoit un recrutement à bac +3.
En revanche, l'expérimentation du port de l'uniforme et la pause numérique, qui permet de mettre sous clé les portables des collégiens, auront bien lieu mais à petite échelle uniquement.
"Que des réformes qui sont contestées ne s'appliquent pas et soient suspendues, c'est une très bonne chose. Maintenant on sait aussi que vu l'état de l’éducation nationale, on ne peut pas se contenter du statu quo, on ne peut pas à la fin de la semaine entrer dans nos collèges et lycées et compter le nombre de postes non pourvus parce qu’on manque de profs en se disant 'c’est comme ça'", glisse Sophie Venetitay, secrétaire générale du Syndicat national des enseignements de second degré réclame.
D'ores et déjà, le SNUPP, Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs des Écoles et PEGC, appelle déjà à un mouvement de grève dès le 10 septembre.