BFMTV
Education

Bourses : 5 000 étudiants vont devoir rembourser

-

- - -

Pas assez assidus aux cours, 5 000 étudiants vont devoir rembourser les bourses scolaires reçues dans l’année, entre 1 000 et 4 000 euros. La décision aura « des conséquences dramatiques », selon les syndicats étudiants.

Travaillez, ou remboursez : le Crous (Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires) demande aux étudiants pas assez assidus de rembourser les bourses d’études. Au total, quelques 5 000 demandes de remboursement ont été adressées pour l’année universitaire 2011/2012, soit environ 1% des 500 000 étudiants qui bénéficient de bourses en France. Les étudiants concernés ne se sont pas présentés à des examens alors qu’ils n’avaient pas de justificatifs, ou étaient simplement trop souvent absents des cours.

« C’est l’application de la règlementation »

La charte du Crous, signée en début d’année par les élèves boursiers, était pourtant claire sur le sujet : « Le manquement à l'obligation d'assiduité et d'absence non justifiées aux examens entraînent systématiquement la suspension du versement de la bourse ainsi que le remboursement des sommes déjà versées ». Toutefois, c’est la première fois qu'une sanction aussi massive est prononcée dans l'Hexagone, avec des remboursements demandés qui varient de 1 000 à 4 600 euros. Le directeur du Crous de Toulouse, Thierry Bégué, n’a fait qu’appliquer le règlement à la lettre : « Il n’y a peut-être pas eu d’application rigoureuse les années passées, mais pourtant, c’est l’application de la règlementation », se justifie-t-il.

« Je vais devoir arrêter mes études »

Cindy, par exemple, doit 4 000 euros. Etudiante à l'Université du Mirail à Toulouse, elle n'a pas pu se rendre à son examen car elle travaillait au noir pour un commerçant ce jour-là et n'a pas pu justifier son absence : « Mes parents ne savent pas quoi faire, ils sont sous le choc. Ils ne peuvent vraiment pas débourser 4 000 euros, à moins de faire un prêt qui les endetterait sur des années. J’essaye de trouver d’autres solutions, mais même moi en travaillant, ça ne suffira jamais. A cause de ça, je ne peux plus continuer mes études, je ne peux pas rentrer en 3e année à la rentrée et vais devoir me salarier toute l’année. »

« Des menaces de suicide »

Colère aussi du syndicat Sud-Etudiant qui demande que « cette mesure ait valeur d'avertissement et que les sanctions soient appliquées l'année prochaine, si de tels manquements se reproduisent. » Jessica Ibre, l’une des membres du syndicat, craint que la mesure ait des conséquences « dramatiques ». « Ils se retrouvent à devoir payer de 1 000 à 4 000 euros, il y a déjà eu des menaces de suicide. »

La Rédaction