Bayonne: des parents d'école basques occupent le local du PS

Le local du PS à Bayonne était occupé ce vendredi pour la troisième journée consécutive par des parents et enseignants d'ikastolas (écoles en langue basque) dénonçant le refus opposé par la sous-préfecture à l'agrandissement d'un établissement d'Hendaye situé sur un terrain communal.Colette Capdevielle, députée PS qui s'est entretenue jeudi soir avec les occupants, leur a "proposé une médiation avec l'ensemble des parlementaires du Pays basque dans les locaux de l'Assemblée nationale à Paris, le 26 juillet au plus tard, avec les représentants des ministères concernés", a-t-elle déclaré.
Une nouvelle assemblée générale des parents et enseignants de Seaska, la fédération des écoles en langue basque, est prévue vendredi à partir de 11 heures pour décider de la suite à donner au mouvement au regard de la proposition de l'élue. "Nous n'avons rien obtenu de concret, a cependant déclaré Hur Gorostiaga, directeur de Seaska, avant la tenue de l'AG, estimant que l'initiative ne "semble pas convaincante". Le fait déclencheur de cette manifestation apparaît être la volonté de la sous-préfecture de Bayonne de bloquer la construction d'une extension de l'ikastola d'Hendaye sur un terrain communal. Le sous-préfet avait ainsi écrit au maire Jean-Baptiste Sallabery pour l'enjoindre de "retirer" une délibération du 23 avril approuvant un projet de construction en ce sens.
Le nouveau sous-préfet, arrivé en novembre 2012, rappelait dans sa lettre que les ikastolas sont "des établissements d'enseignement privé" et donc que "les subventions d'investissement" et la "mise à disposition de locaux du domaine public" sont "strictement interdites", disposition qui ressort de la loi Falloux et qui semble avoir été longtemps ignorée. Cette lettre avait fait descendre entre 1.300 et 4.000 personnes, selon les sources, dans la rue à Bayonne, le 22 juin.
La Fédération des ikastolas, comptant plus de 3.000 élèves, souligne de son côté qu'elles bénéficient généralement de financements publics via des montages administratifs. Elle craint surtout que ce refus ne constitue un tournant politique qui pourrait toucher d'autres établissements construits sur des terrains communaux, alors que la scolarisation dans ses écoles croît d'année en année.