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Doux : reprise ou plan de continuation

Deux voies se dessinent pour Doux : une reprise ou un plan de continuation

Deux voies se dessinent pour Doux : une reprise ou un plan de continuation - -

Le tribunal de commerce de Quimper examine ce vendredi les offres de reprise du groupe Doux. Deux options sont envisagées : une reprise par un autre groupe ou le plan de continuation proposé par l’actuel PDG Charles Doux.

C'est peut-être la fin des péripéties concernant la chute de l’ex-leader européen de la volaille. Le tribunal de commerce de Quimper examine ce vendredi les différentes options pour éviter la liquidation judiciaire du groupe Doux. Deux directions semblent se profiler :
- Une reprise du groupe. Une quinzaine d’offres ont été déposées.
- Un plan de continuation de l’actuel PDG, Charles Doux, mais avec l’entrée majoritaire de la banque Barclays qui détiendrait 80% du capital.

Les 2 200 éleveurs penchent pour le plan de continuation

La principale offre de reprise émane d'un consortium, placé sous l'égide de Sofiprotéol, l'établissement financier de la filière huiles et protéines végétales. Les syndicats penchent en faveur de cette solution. Les 2 200 éleveurs qui travaillent avec Doux penchent, eux, pour le plan de continuation, c’est, pour eux, le moyen le plus sûr de récupérer leurs créances. Le groupe leur doit 14 millions d'euros. Même position pour les transporteurs, qui attendent le remboursement de 8 millions d’euros de factures impayées.
Si l’audience d’aujourd’hui est très attendue par les salariés, le tribunal de commerce de Quimper devrait placer la décision en délibéré. Quelle que soit la solution retenue par le tribunal, il y aura forcément des destructions d’emplois. Deux sites sont particulièrement visés : celui de Pleucadeuc (Morbihan) et de Graincourt (Pas-de-Calais).

« On sait qu'il n'y a pas de repreneur »

Devant l’usine Doux de Grincourt dans le Nord, les salariés ne sont pas rassurés et semblent fatalistes : « On n’y croit plus du tout, on sait qu’il n’y a pas de repreneur. On n’a plus aucun espoir ». Dans quelques jours, les 250 salariés du site se retrouveront sans emploi. Pour faire face, Frédéric, qui travaille depuis quinze ans ici, a d’ores et déjà changé ses habitudes en cette période de vacances : « Vu la situation, je ne suis pas parti, j’ai préféré garder mon argent pour mieux vivre. On se restreint même ». Cette situation a des airs de déjà-vu pour certains salariés qui se souviennent de la fermeture de leur usine Doux de Bapaume, à quelques kilomètres de Graincourt : « Avec un petit salaire comme le mien, ce n’est pas l’Amérique. Et là, au chômage, qu’est-ce qu’on va avoir » ?
D’après les syndicats, la fermeture de l’usine est prévue avant le 15 août

« On sent la fermeture arriver »

Bruno travaille dans l’usine Doux de Graincourt depuis 12 ans : « On sent la fermeture arriver. Jeudi, il n’y avait pas d’abattage, aujourd’hui (vendredi) il n’y en a pas non plus. On vient travailler sans en avoir envie. On sait très bien qu’il n’y a plus rien à faire. Chercher du travail alors qu’on a tous passé la quarantaine, ça ne va pas être facile. Dans le Nord, le boulot ça ne court pas les rues. Cette année, les vacances, ça va aller, mais l’année prochaine … ».

La Rédaction avec Lionel Top