Coupe du Monde: les activistes interpellés pendant la finale condamnés à 15 jours de prison

- - Pussy Riot / YouTube
Ce dimanche, à la 53e minute du match France-Croatie, et quelques minutes seulement avant que Paul Pogba ne donne un avantage décisif aux Bleus, quatre membres des Pussy Riot se sont introduits sur la pelouse du stade Loujniki de Moscou. Grimés en policiers, ils ont couru vers le rond central et l’un d’entre eux a même eu le temps de "checker" Kylian Mbappé avant d’être sortis sans ménagement par le service de sécurité. Sur les réseaux sociaux, c’est le groupe d’activistes lui-même qui a revendiqué l’invasion.
Depuis, le cas des interpellés inquiète. Selon une source policière officielle reprise par Libération, tous ont été pris en charge par la police russe et ont été "emmenés à un poste de police" sans encombres. Sur Facebook, les Pussy Riot expliquent que tous ont passé la nuit "sans possibilité de dormir, de manger ni de se laver". Ce lundi, le tribunal de Moscou devant lequel les quatre interpellés, Veronika Nikoulchina, Olga Pakhtoussova, Piotr Verzilov et Olga Kouratcheva, ont comparu les a condamnés à 15 jours de prison et leur a interdit d'assister à des événements sportifs pour trois ans, a rapporté le site MediaZona, spécialisé sur la justice. Ils ont été reconnus coupables d'avoir "gravement enfreint les règles du comportement des spectateurs" et se sont vus infliger la peine maximale. Piotr Verzilov est le fondateur du site MediaZona, qui informe sur les procès des défenseurs des droits de l'homme.
En revanche, le peine pourrait être bien plus lourde en cas d’éventuelles poursuites pénales avait précisé Libération avant l'annonce de cette condamnation. L’un des interpellés, Pyotr Verzilov, un activiste russo-canadien de 30 ans, avait déjà été condamné à un an et demie de prison après un happening dans la cathédrale Saint-Sauveur-de-Moscou en 2012. Sur les réseaux sociaux, une vidéo de leur interrogatoire plutôt musclé a été diffusée par l'opposant anti-Poutine Alexey Navalny. Dans cette courte séquence, un policier affirme regretter "de ne plus être en 1937."
Quant aux raisons de cette intrusion sur le terrain moscovite ce dimanche, les raisons sont nombreuses. Si les Pussy Riot militent de longue date contre Vladimir Poutine, sa politique, et en faveur d’élections libres en Russie, elles souhaitent également la libération du cinéaste Oleg Sentsov. Agé de 42 ans, cet artiste ukrainien avait été condamné à 20 années de prison en 2015 pour "préparation d'actes terroristes."