BFMTV
Société

Charente-Maritime: deux octogénaires contraints de vivre dans une caravane plus d'un mois après le séisme

placeholder video
Claude Marot et sa femme font partie des dizaines de sinistrés de cette commune située à quelques kilomètres de l'épicentre du séisme. En raison d'expertises qui durent dans le temps, il n'a pour l'heure pas touché d'argent des assureurs.

Un camping dont Claude Marot se serait grandement passé. Âgé de 89 ans, lui et sa femme Marie sont contraints d'habiter dans une caravane installée dans leur jardin depuis que leur domicile situé à La Laigne a été gravement endommagé par un séisme de 5,3 à 5,8 sur l'échelle de Richter, qui a frappé le département de Charente-Maritime le 16 juin dernier.

"C'est sommaire, c'est la première fois que je suis en caravane, je n'avais jamais couché dans une caravane. Le lit est quand même assez spacieux", explique-t-il à BFMTV.

Cette solution, temporaire, pourrait bien s'inscrire dans la durée tant les dégâts sont profonds dans la structure de la maison de Claude. "Le mur s'est écarté du plafond. On nous a dit 'non ne couchez pas là', surtout s'il y avait eu un autre séisme", souligne-t-il, en montrant les impressionnantes fissures qui serpentent sur les murs. À l'exception de la cuisine, le reste de la maison est inhabitable.

"Ça ne va pas vite"

En parallèle, les aides financières promises à Claude et au tiers des habitants évacués du village après le tremblement de terre ont bien du mal à venir, la faute à des expertises qui prennent du temps malgré l'état de catastrophe naturelle reconnu pour La Laigne, située à quelques kilomètres de l'épicentre, et pour 12 autres communes de la zone.

"On a eu des experts, et ça va continuer, mais enfin, ça ne va pas vite, surtout au mois d'août...", déplore-t-il.
Claude Marot inspecte les dégâts sur sa maison, La Laigne, août 2023
Claude Marot inspecte les dégâts sur sa maison, La Laigne, août 2023 © BFMTV

Le cas de Claude n'est pas unique à La Laigne, bourg d'un peu moins de 500 habitants situé à mi-chemin entre La Rochelle et Niort, où 64 maisons sont désormais inhabitables.

"Tout est fissuré de partout. Je ne peux pas vous dire que je dors bien, loin de là. Ça trotte dans la tête", expliquait début juillet Joël, un autre Laigniens dont le domicile est devenu trop instable pour y vivre.

Création d'un collectif

En juillet encore, dans un reportage consacré à la situation des habitants du village, Philippe Pelletier, maire de La Laigne, expliquait à BFMTV les raisons des retards des expertises.

"Après les experts passent les experts structurels, qui décident si la maison passe en vert ou en noir, mais souvent, malheureusement, ça passe en noir", faisait-il valoir. En cas de couleur noire, la maison est désignée comme inhabitable et doit être détruite.

En réaction, les sinistrés des départements de Charente-Maritime et des Deux-Sèvres ont décidé se se regrouper en collectif, à l'initiative de Matthieu Priez, dont la maison de La Grève-sur-Le-Mignon est classée en rouge, couleur qui signifie qu'il ne peut plus y habiter, mais peut encore y accéder.

"Quand on sait que le séisme a eu lieu il y a plusieurs semaines et que pour l'instant il n'y a pas une once de travaux, de projet à réaliser, on se dit que ça va être compliqué. Qu'est-ce qui va se passer cet hiver?" de questionnait-il auprès de BFMTV.

Comme le souligne La Nouvelle République, l'objectif du collectif est principalement de ne pas laisser seuls les sinistrés face aux démarches. Le montant des dégâts est estimé entre 150 et 200 millions d'euros.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV