BFMTV
Société

Cargo échoué à Bonifacio: quels risques de pollution?

Vue sous-marine du cargo échoué sur la côte de Bonifacio

Vue sous-marine du cargo échoué sur la côte de Bonifacio - HO - Marine Nationale - AFP

L'échouement d'un cargo, dans la nuit de samedi à dimanche près des Bouches de Bonifacio, en Corse, n'a pas provoqué de pollution pour le moment. Mais le déplacement du bâtiment pourrait déchirer la coque, et vider plusieurs tonnes de carburant dans la zone protégée.

Dans la nuit de samedi à dimanche, un cargo de 90 mètre s'est échoué sur la côte, près des Bouches de Bonifacio, en plein coeur de la plus grande réserve naturelle de France. "Aucune pollution n'est actuellement à déplorer", a indiqué dimanche la préfecture maritime, ajoutant: "L'absence de pollution sur zone et les conditions météo actuelles ne font pas craindre de danger imminent pour le littoral".

Le cargo va peu à peu être dégagé de la réserve, avec précaution, car il faut avant tout éviter que la coque à l'avant, coincée sur les rochers, soit abîmée et relâche le carburant qu'elle contient.

"Sortir la coque sans la déchirer"

"La principale difficulté c'est qu'il faut sortir la coque sans la déchirer", explique sur BFMTV Vincent Groizeleau, rédacteur en chef de MeretMarine.com. Le cargo est en effet "posé sur une dizaine de mètres à l'avant sur des rochers, et il va falloir l'extraire".
Vue sous-marine du cargo échoué sur la côte de Bonifacio
Vue sous-marine du cargo échoué sur la côte de Bonifacio © HO - Marine Nationale - AFP

Pour évacuer le bâtiment sans abîmer la coque, le bateau va être allégé, vidé au moins en partie de sa cargaison - 2600 tonnes de bobines d'acier - puis guidé "dans le dédale de rochers dans lequel il s'est mis" lorsque les conditions météorologiques le permettront, explique Vincent Groizeleau. En attendant, le cargo a été ancré à l'arrière afin que la structure coincée sur les rochers ne bouge pas trop, et que la coque ne s'ouvre pas.

"Du gazole, un carburant assez léger"

"À l'intérieur il n'y a pas un carburant très dangereux, il n'y a pas de fioul lourd, c'est du gazole, un carburant assez léger", déclare Vincent Groizeleau. "Bien évidemment il y en a quelques centaines de tonnes, donc il ne faut pas déchirer la coque".

"Il faut savoir que le pétrole se trouve plutôt à l'arrière qu'à l'avant du bateau", précise Gérard Feldzer consultant transport BFMTV. Il rappelle également que des systèmes anti-pollution sont déjà prévus sur place.

"Il y a des remorqueurs, des bateaux hydrographiques [servant à la description des fonds marins] qui sont sur place, donc a priori on arrive à anticiper le danger", continue Gérard Feldzer, confiant dans les moyens apportés. "D'autant plus que la zone est la plus grande réserve naturelle de France, il faut faire vraiment attention" .
Salomé Vincendon