"C'était à la limite de l'insulte": comment la Saint-Valentin les a convaincues de rompre avec leur compagnon

La Saint-Valentin n'est pas que la fête de l'amour: le 14 février convainc parfois certains qu'il est temps de rompre. - PIERRE-OSCAR BRUNET / BFMTV
La Saint-Valentin a laissé un souvenir amer à Céline. Il y a quelques années, cette femme originaire de Rennes a connu "la déception de trop" ce soir-là. Lorsque son partenaire lui a dit qu'il l'emmenait enfin au restaurant pour l'occasion, elle était loin de s'imaginer qu'il parlait "du kebab défraîchi à 5 euros au coin de la rue".
Lorsqu'elle découvre l'adresse, Céline - toute apprêtée - tombe de très haut. "Ça faisait trois ans qu'on était ensemble, je lui avais dit que pour une fois, j'aimerais sortir et fêter ça", raconte-t-elle. "Mais là il n'avait fait aucun effort, c'était à la limite de l'insulte", s'exaspère la quadragénaire, qui précise que son ex ne pouvait pas invoquer des problèmes d'argent comme excuse.
"Ça a enclenché le processus dans ma tête"
"C'était un triste kebab au milieu d'autres kebabs, même le type était étonné de nous voir arriver", raconte-t-elle, encore choquée par le manque d'attention. "Il y avait juste quelques places assises sur l'étagère en face de lui. C'était pathétique et sa seule défense a été de me dire qu'il voulait être sûr que je n'étais pas avec lui pour l'argent..."
"Déjà que ça n'allait pas fort dans notre couple, mais alors là ça a été le coup de massue", se remémore-t-elle.
Le lendemain, Céline a remballé les quelques cadeaux qu'elle avait prévus pour son compagnon et est allée se les faire rembourser avec une idée en tête: rompre. Malgré la déception, cette soirée catastrophique lui a au moins permis de réaliser qu'il était temps pour elle de tourner la page de cette histoire peu satisfaisante.
"Je ne l'ai pas quitté tout de suite, mais ça a enclenché le processus dans ma tête", reconnaît Céline. "Ça a eu le mérite de me faire faire le point avec moi-même et c'est à partir de ce moment-là que j'ai réalisé qu'en fait il était totalement désintéressé vis-à-vis de moi et désinvesti dans notre couple".
Se convaincre que "ce n’est qu’un jour comme un autre"
En 10 ans de relation, Cindy, elle, n'a jamais fêté une seule fois la Saint-Valentin avec son ex. "Un déchirement" pour cette quadragénaire pourtant attachée à cette tradition. "En l'espace d'une décennie, je n'ai jamais eu un mot doux, encore moins de cadeau ou d'attention. Il oubliait systématiquement et faisait même en sorte de ne jamais être là ce jour-là", raconte cette Québécoise de 48 ans.
"Quand votre partenaire est attentionné tout au long de l'année, qu'il y a une complicité entre vous ou qu'aucun d'entre vous n'aime cette fête, vous n'y pensez pas forcément... Mais là j'avais juste l'impression d'être célibataire, dans le fond", se souvient cette femme.
Les premières années, Cindy mettait ces oublis sur le compte de la maladresse de son ancien compagnon. "J'essayais de m'autopersuader que ce n'était pas grave et que c'était une fête commerciale, mais au fond j'avais de la peine", confie-t-elle avec le recul. Mais à la fin de leur relation, elle s'est rendue compte de l'absurdité de la situation après s'être achetée elle-même des fleurs et être allée au restaurant en solo.
"Quand je me suis mise à pleurer toute seule un 14 février, ça m'a ouvert les yeux sur toute la perversité de notre relation", relate-t-elle. "J'ai réalisé que ce que je vivais avec lui n'était pas normal. Alors puisque je n'avais plus aucune attente, je pouvais partir."
"Il était sur sa Playstation"
Il y a huit ans, Clotilde* a eu un déclic similaire le 14 février. Cette ambulancière de 38 ans est tombée des nues lorsqu'en rentrant d'une garde de 13 heures d'affilée, son compagnon, grand amateur de jeux vidéo, n'a même pas daigné lui souhaiter la Saint-Valentin. "Il était sur sa Playstation, notre fils de 5 ans m'attendait pour que je fasse à manger et que je le couche alors qu'il était déjà 21h30", se souvient-elle.
Ne pas avoir le moindre mot tendre, aucun geste d'affection, ni même un coup de main pour les tâches ménagères en ce jour censé être particulier.
"Ça a été la goutte d’eau de trop", lâche Clotilde. "Je me suis dit que je méritais mieux".
"Je n'ai rien dit: j'ai fait à manger à mon fils, je l'ai couché et je suis allée me coucher", raconte-t-elle. "Quelques jours plus tard j'avais écris le courrier de dissolution du pacs et envoyé le préavis de notre logement... Il a rigolé en pensant à une blague, il a signé pour voir jusqu'où j'irai... j'ai tout envoyé et je suis retournée chez mes parents."
Aujourd'hui, Clotilde et son ex ont refait leur vie chacun de leur côté, mais ils sont restés en bons termes. "Désormais, je sais que je peux m'attendre à une Saint-Valentin digne de ce nom. Sa copine à lui, j'en suis moins sûre", plaisante-t-elle.
* Le prénom a été modifié, à la demande de l'intéressée.