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Budget: des organisations féministes appellent à ne pas "sacrifier les femmes sur l'autel de l'austérité"

Image d'illustration.

Image d'illustration. - GREGOIRE CAMPIONE © 2019 AFP

Plusieurs organisations féministes interpellent le Premier ministre ce dimanche 6 juillet pour défendre les fonds alloués aux associations qui accompagnent les femmes victimes de violences dans le budget 2026.

Plusieurs associations et organisations féministes ont exhorté dimanche 6 juillet le Premier ministre François Bayrou à "sanctuariser" les financements dédiés aux associations qui accompagnent les femmes victimes de violences et à ne pas "sacrifier les femmes sur l'autel de l'austérité.

"Il est urgent que le projet de loi de finances 2026 consacre les moyens nécessaires à cet enjeu de société", écrivent la Fondation des femmes, la Fédération Solidarité femmes, le Planning familial, Femmes Solidaires et la Fédération nationale des centres d'information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF). "En aucun cas les femmes" ne doivent être "sacrifiées sur l'autel de l'austérité".

Grande cause du quinquennat

En 2017, Emmanuel Macron avait déclaré l'égalité entre les femmes et les hommes "grande cause du quinquennat", avec pour "premier pilier" la lutte "pour l'élimination complète des violences faites aux femmes" - un engagement que le chef de l'État avait réitéré en 2022 peu avant sa réélection.

Nous vous demandons solennellement de sanctuariser, sans délai, les financements (...) dédiés aux associations qui accompagnent et protègent les femmes et les enfants victimes de violences", ajoutent les associations.

"Fermer une permanence, c'est une porte de sortie en moins pour les survivantes. Réduire l'amplitude d'une ligne d'écoute, c'est condamner des femmes à rester sous l'emprise de leurs agresseurs. Licencier une juriste, c'est priver une victime de la possibilité d'obtenir justice", estiment les signataires de l'appel.

Une pétition en ligne est lancée sur le site de la Fondation des Femmes et, depuis plusieurs semaines, les CIDFF alertent sur la précarité de leur situation financière, que la fédération qualifie de "crise inédite dans leur histoire". 30 postes ont été supprimés dans les centres depuis le début de l'année.

Crédits en hausse

Entre 2020 et 2024, les crédits du programme égalité femmes-hommes sont passés de 36,5 millions d'euros à 101,1 millions d'euros, soit une hausse de plus de 176%. Mais cette augmentation est en trompe-l'oeil selon les associations féministes, qui pointent un budget insuffisant face aux enjeux.

Un rapport publié la semaine dernière par la commission des finances du Sénat a épinglé les montants "dérisoires" alloués à la lutte contre les violences faites aux femmes, déplorant que cette "grande cause" nationale demeure "mal dotée" et appelant l'exécutif à renforcer les moyens.

NL avec AFP