Bébés nés sans bras de l'Ain: Agnès Buzyn annonce une nouvelle enquête

La ministre de la Santé Agnès Buzyn avait annoncé que le registre n'était pas menacé. - LUDOVIC MARIN / AFP
Après la publication d'un rapport de l'agence nationale de santé publique début octobre, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé ce dimanche dans Le Grand Jury de RTL-Le Figaro-LCI que le gouvernement allait lancer une nouvelle enquête, jugeant "insupportable" que ces cas groupés restent sans explication.
Avec le ministre de la Transition écologique François de Rugy, "nous avons décidé de relancer une enquête" avec l'Anses et Santé Publique France pour avoir des "regards croisés" de médecins et d'experts de l'environnement, a-t-elle déclaré. "On ne peut pas se satisfaire de dire qu'on n'a pas trouvé de causes, c'est insupportable".
"80 à 100 naissances par an avec des malformation"
Ces cas groupés ont été observés dans l'Ain (7 naissances entre 2009 et 2014), en Loire Atlantique (3 naissances entre 2007 et 2008) et en Bretagne (4 naissances entre 2011 et 2013), à chaque fois dans un périmètre restreint. Ils ont suscité des inquiétudes dans les zones concernées.
Après une première enquête, l'agence sanitaire Santé publique France a conclu début octobre que le nombre de cas de l'Ain n'était pas statistiquement supérieur à la moyenne nationale. A l'inverse, il y a bien, selon elle, un excès de cas en Loire-Atlantique et en Bretagne, mais qui restent sans explications.
Selon la ministre, il y a "entre 80 et 100 naissance par an avec des malformations de membres" en France.
Causes génétiques?
Les causes peuvent être génétiques, liées à des contraintes physiques ou dues à des substances toxiques (alimentation, environnement, voire médicaments dans le cas du thalidomide, anti-nauséeux qui avait fait naître des milliers d'enfants sans bras entre 1957 et 1962). Plusieurs facteurs entrent sans doute en ligne de compte.
La ministre a par ailleurs assuré qu'il était "hors de question d'arrêter la subvention des registres" y compris du Remera dirigé par Emmanuelle Amar, le plus ancien des six registres des malformations congénitales de France basée à Lyon qui est au centre d'une polémique scientifique après avoir révélé les cas de l'Ain.
"Quand il y a un registre qui cumule des cas pendant 20 ans 30 ans, si à un moment vous l'arrêtez, on ne peut plus le démarrer, vous perdez l'information. Quand on a un registre qui fonctionne, il ne faut surtout pas l'arrêter", a souligné la ministre.