Aménagement de la Petite ceinture: la mairie de Paris retire son projet

La Petite ceinture, ancienne voie ferroviaire a été en partie transformée en promenade. - Patrick Kovarik - AFP
La mairie de Paris renonce pour l'instant à son projet sur la petite ceinture, cette ancienne voie ferrée qui entoure Paris. Mardi soir, l'exécutif a retiré des débats du Conseil de Paris ce projet qui prévoyait de créer une société privée avec la SNCF afin de permettre l'exploitation des bâtiments de la petite ceinture pour y créer terrasses, bars ou restaurants.
"On a eu des conversations avec différents groupes, et il y a quelques propositions qui nous paraissent intéressantes et nécessitent de discuter avec la SNCF (partenaire du projet, ndlr)", a annoncé sobrement à l'AFP Jean-Louis Missika, adjoint de la mairie de Paris en charge de l'urbanisme.
Le plan, qui a pour objectif de réhabiliter quelque 6.000 m2, doit permettre la création d'espaces de loisirs avec "terrasses, cafés, lieux culturels, endroits où s'adonner à ses loisirs, boire", selon la mairie de Paris. Le projet urbanistique s'inspire, entre autres, de La Recyclerie (ancienne gare Ornano) situé dans un quartier populaire du nord de la capitale, ou de l'ex-"Grand train", non loin, où des producteurs vendent des produits locaux et bios, des musiciens s'y produisent avant de laisser place à la piste de danse.
"Centre commercial à ciel ouvert"?
Accusé par les écologistes de vouloir créer "un centre commercial à ciel ouvert" dans une ville qui manque déjà d'espaces verts, Jean-Louis Missika a soutenu que "le projet est respectueux de l'environnement". "Nous n'avons pas l'intention de bétonner la petite ceinture", martelait l'élu, il y a quelques jours encore. Mais du côté des groupes d'opposition et de certains partis de la majorité, le compte n'est pas bon.
L'opposition de droite (LR) a dénoncé mardi l'absence des maires d'arrondissements concernés (essentiellement les quartiers du Nord et Nord-Est de la capitale) dans le futur conseil d'administration. Pour les communistes, au côté d'un projet d'aménagement, "c'est important de garder le rail", estiment-ils, suggérant de "créer un vélo-rail, 'petit train' de la découverte, et garder la vie ferroviaire pour le transport" en faisant une boucle autour de la capitale.
"Je suis déçu, on perd du temps", a admis Jean-Louis Missika, proche d'Anne Hidalgo, qui rappelle que "l'objet du vote en Conseil de Paris était seulement de donner le pouvoir à la maire de Paris, de créer une société par action simplifiée (SAS) avec la SNCF, après autorisation du Conseil d'État". "Le risque, c'est qu'à force de vouloir des garanties, on se retrouve dans des situations où on n'aura rien", prévient l'élu.