Accord avec ArcelorMittal : les syndicats toujours sceptiques

Des salariés d'ArcelorMittal - -
Sceptique. C’est l’état d’esprit des syndicats à la veille de leur rencontre avec Jean-Marc Ayrault à Matignon. Les syndicats estiment que l’accord passé entre le gouvernement et le groupe sidérurgique est décevant.
Ils se posent notamment beaucoup de questions sur la situation de l'usine de Basse-Indre, près de Nantes. D'après plusieurs syndicats contactés par RMC, la direction d'ArcelorMittal a annoncé lundi qu'elle allait transférer deux lignes de fabrication (le "décapage" et le "laminage") du site de Basse-Indre vers celui de Florange, à partir du 2ème semestre 2013 « pour une durée indéterminée ».
« On est plus que déçus »
Les salariés de Florange ne sont pas d’accord. « Nous, on est plus que déçus, ce n’est pas du tout ce qu’on veut, on ne veut surtout pas récupérer leur production pour faire tourner Florange à 100%, s’indigne Walter Broccoli, délégué Force Ouvrière de Florange. Parce que nous on s’appelle Florange, on a fait du bazar, donc pour nous calmer on va nous faire travailler, mais il n’est pas question que l’on accepte ce genre de deal. J’ai reçu un SMS d’un collègue de Basse-Indre qui me dit "Merci Florange, on est morts à cause de vous", on se sent mal à l’aise là. Mercredi, quand on verra le Premier ministre, on lui expliquera. On va demander au gouvernement d’arrêter la casse et de remettre en place le projet que Montebourg avait, c’est-à-dire la nationalisation temporaire ».
« On déshabille Pierre pour habiller Paul »
D'après les syndicats, la direction du groupe affirme qu'il n'y aura « aucune modification sur les effectifs » de Basse-Indre. Les syndicats estiment qu'à moyen-terme, ce transfert d'activité présente « un risque » pour « la pérennité de l'usine de Basse-Indre ». Lionel Belloti, délégué syndical Force Ouvrière à l’usine de Basse-Indre n’est pas du tout convaincu : « On déshabille Pierre pour habiller Paul. J’ai peur que derrière, la pérennité du site de Basse-Indre soit remise en question. Je ne suis pas sûr que cela va aider foncièrement Florange, ça va leur donner une petite bouffée d’oxygène, je ne pense pas que ce soit suffisant et j’ai peur qu’en faisant ça, on dégrade un des sites qui fonctionnait bien. On était pratiquement une des usines les plus performantes pour l’acier pour emballage en Europe, j’ai peur qu’en prenant cette décision que le site ne soit plus rentable comme il l’était ».