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"À travers la recherche du donneur, c'est nous que l'on cherche": des enfants nés de PMA témoignent

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Soumise au vote ce mardi à l'Assemblée nationale, la loi bioéthique permet notamment une délicate réforme de la filiation et de l'accès aux origines.

C'est ce mardi, après près de 80 heures de débats intenses, des moments d'émotion et quelques propos véhéments, qu'est voté à l'Assemblée nationale le vaste projet de loi bioéthique avec la mesure phare de l'ouverture de la PMA à toutes les femmes.

Le scrutin solennel en première lecture sur ce texte sensible, première grande réforme sociétale du quinquennat Macron, interviendra en début de soirée, après les questions au gouvernement.

Outre la mesure emblématique de l'ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires, le texte de 32 articles prévoit une délicate réforme de la filiation et de l'accès aux origines, et aborde nombre de sujets complexes comme l'auto-conservation des ovocytes ou la recherche sur les cellules souches embryonnaires.

"C’est nous qu’on cherche"

Deux enfants nés de PMA qui ont témoigné au micro de BFMTV de l'importance de connaître ses origines. Pauline, la vingtaine, a "toujours senti qu’il y avait un secret dans (sa) conception."

"Ma tante me racontait ‘tu me demandais tout le temps pourquoi tu n’es pas comme nous, pourquoi tu avais des cheveux blonds, frisés, des yeux en amande et pas nous.'"

Finalement, c'est lors d'une dispute que Pauline apprend la vérité. "Ma mère me dit 'ton père n’est pas ton père', c’était très maladroit, et aujourd’hui elle le regrette. C’était le poids de secret qui était évacué."

Pour la jeune femme, plusieurs questions se posent. Qui est son père? Pourquoi a-t-il donné ses gamètes? Quels sont ses antécédents médicaux?

"A travers la recherche du donneur c’est nous qu’on cherche. Jamais personne ne pourra remplacer mon papa, je n'en ai qu'un."

Connaître ses racines 

De son côté, Tom, un jeune garçon, a toujours su d'où il venait. Ses mères "sont allées à Amsterdam pour faire un enfant et à la deuxième insémination ça a marché. Elles m’ont fait comme ça en fait." 

Pourtant, s'il ne ressent pas l'absence d'un père, il aimerait bien connaître son passé. 

"En maths j’ai des facilités au niveau du calcul et mes deux mères pas du tout, elles arrivent mais pas trop compliqué, j’aimerais savoir si ça vient de lui", conclut-il. 
Hugo Septier