A qui les agréments des paris en ligne en 2010 ?

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Les députés examinent à partir de ce mercredi 7 octobre le projet de loi relatif aux jeux en ligne. Le texte prévoit d'ouvrir à la concurrence en 2010 les paris sportifs et hippiques sur Internet - actuellement sous le monopole des opérateurs français, la Française des Jeux (FDJ) et le Pari mutuel urbain (PMU) - ainsi que les jeux de table, surtout le poker. Il prévoit également un volet "addiction", avec une aide de 10 millions d'euros pour lutter contre.
Selon Bercy, 5% des Français jouent déjà sur internet. Et en 2008, le marché français des paris en ligne a représenté un chiffre d'affaires de plus de 1 milliard d'euros. Une étude publiée récemment évalue ce marché à 3,4 milliards d'euros dans 5 ans.
Parier en ligne, un jeu d'enfant...
Entre la théorie et la pratique, il y a un monde. En théorie, les jeux d'argent sont le monopole du PMU et de la Française des jeux. Mais la pratique est bien différente, car n'importe qui peut avoir accès à des jeux d'argent sur internet. Il suffit de se connecter à l'un des nombreux sites [Betclic, Unibet, Bwin...] basés à l'étranger.
Sur leur page d'accueil, plusieurs jeux sont proposés : des paris sportifs, des jeux de casino, du poker en ligne... Vous vous inscrivez en donnant votre nom, votre âge - ou une fausse identité et une fausse date de naissance, aucun justificatif n'étant demandé... Le seul accessoire indispensable, c'est une carte de crédit, puisque juste après l'inscription, on vous demande de déposer une somme, allant de 15 euros à plusieurs centaines d'euros.
« Offrir aux joueurs un cadre protecteur »
Selon le ministère de l'Economie, au total 25 000 sites illégaux, basés à Malte ou à Gibraltar, sont aujourd'hui accessibles. Le projet de loi a donc pour but d'encadrer l'offre de jeux sur Internet, en légalisant le poker, les paris sportifs et les paris hippiques. Pour être autorisés en France, les sites de paris en ligne devront donc obtenir un agrément. Une cinquantaine d'opérateurs de jeux en ligne devraient être légalisés si le texte est adopté.
« Aujourd'hui, il y a à peu près 3 millions de joueurs sur internet qui sont sans aucune protection, constate Jean-François Lamour, député UMP de Paris et rapporteur du texte. La loi permet de clarifier cette situation et surtout d'offrir aux joueurs un cadre protecteur, en matière d'autorégulation, de prise en charge du jeu excessive, voire même de l'addiction, qui n'existe pas pour l'instant. L'opérateur aura la charge de vérifier, avec des éléments concrets, qu'en face de lui il n'y a pas un mineur. »
En effet, le texte prévoit aussi l'interdiction du jeu aux mineurs. Facile à dire. Nettement moins facile à faire sur le Net...