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Société

À Paris, le centre commercial "Italie 2" occupé pendant 18 heures

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Plusieurs centaines de manifestants ont occupé le centre commercial Italie 2, "symbole du capitalisme", pour dénoncer l'urgence climatique. Des slogans hostiles à la police, notamment en référence à l'attaque de la Préfecture, ont été tagués sur les vitrines.

Occupation et face-à-face tendu avec les forces de l'ordre: des centaines de militants écologistes ont occupé 18 heures un centre commercial parisien samedi. L'opération marque la première étape de la semaine d'action du mouvement Extinction Rebellion.

Un centre commercial, "symbole du capitalisme"

Samedi vers 10 heures, des centaines de manifestants ont investi les lieux dans le calme, choisissant Italie 2, avec ses 130 boutiques et restaurants au sud-est de Paris, comme un "symbole du capitalisme". À la fermeture du complexe dont seule une partie a été occupée, les autorités les ont sommés de partir, mais les militants ont décidé d'y passer la nuit.

Selon des images diffusées en direct sur les réseaux sociaux, les forces de l'ordre, utilisant notamment des gaz lacrymogènes, ont tenté d'entrer dans le bâtiment dont certaines entrées étaient barricadées ou cadenassées. Certains militants se sont assis en tenant des parapluies ouverts au-dessus de leur tête, comme les manifestants pro-démocratie à Hong Kong.

"On a résisté. On a créé une chaîne humaine, on était tous attachés et assis, et non violents, et les forces de l'ordre nous ont gazé", a rapporté à l'Agence France Presse un militant de 20 ans.

Marche-arrière de la police

L'intervention a ensuite été interrompue, et les gendarmes mobiles sont retournés se poster aux alentours, avant que la grande majorité d'entre eux ne quittent les lieux. "C'est assez incroyable. Donc on reste", s'est étonné un autre participant. Après une première assemblée générale en début de nuit décidant de rester, les militants ont finalement levé le camp vers 4 heures.

Au petit matin, des piles de chaises et de palettes s'entassaient encore derrière les portes vitrées du bâtiment vide. La grande verrière était toujours habillée d'une des banderoles géantes hissées la veille par des varapeurs, avec ces mots "La nature n'est pas à vendre. Écologie sociale et populaire".

Slogans anti-flics évoquant l'attaque de la Préfecture

Aux premières heures de l'occupation, les débats autour de certains slogans comme "mort au capital" ont été vifs entre les militants d'un mouvement qui prône la non violence. À la fin de l'occupation, le centre commercial portait les traces de tags clairement hostiles à la police.

Ainsi "couteau en céramique" a été inscrit sur une vitrine à peinture rouge, faisant référence à la tuerie de la préfecture de Police de Paris. Un choix de slogan, qui n'a pas fait l'unanimité chez les militants et qui est depuis largement condamné sur les réseaux sociaux. "Nique la bac" ou "flic raciste" ont également été inscrits sur les murs.

Des actions dans 60 villes à travers le monde

"Ce blocage se fait en convergence avec d'autres associations et mouvements, dans ce lieu emblématique de la consommation qui détruit le vivant", a expliqué XR dans un communiqué, revendiquant "environ 1000 personnes" sur place samedi. Différents collectifs s'étaient en effet joints à l'action, comme Youth for climate, Cerveau non disponible, Radiaction, Comité autonomie queer, mais aussi des gilets jaunes.

Extinction Rebellion, mouvement créé il y a à peine un an, organise à partir de lundi des actions dans 60 villes dans le monde qui devraient rassembler des milliers de personnes, et notamment des actions de blocage à Londres, prévues pour durer plus de deux semaines.

À Paris, des opérations sont prévues presque tous les jours jusqu'au 12 octobre sur les thèmes de l'océan, des déchets plastiques, ou encore des migrations forcées liées au changement climatique. Si les détails sont tenus secrets, les militants prévoient d'autres occupations et des blocages de la circulation.

E.P avec AFP