À Montpellier, les étudiants vont passer leurs partiels sur Internet

Illustration - Des étudiants dans l'amphi d'une université - FRED DUFOUR / AFP
Bloquée depuis plusieurs semaines, l’université Paul-Valéry-Montpellier 3, via sa direction, croit avoir trouvé la solution pour faire passer les partiels. Le président de l’université Patrick Gilli, a annoncé jeudi la dématérialisation des examens du deuxième semestre, alors que l'accès à établissement est perturbé par des étudiants opposés à la Loi Vidal.
"Nous allons dématérialiser un très grand nombre d’examens", a-t-il annoncé jeudi lors d'un Facebook Live pour Midi Libre Montpellier. L’accès à l’université étant compromis, les étudiants pourront passer leur partiel via internet: "Sur les 800 examens, nous allons en avoir près de 780 en ligne a assuré Paul Gilli. "Beaucoup d’universités dans le monde sont déjà passées à des formes d’examens en ligne (…) cela ne dégradera pas le diplôme, je pense même que ça aura une vertu d’exemplarité", a-t-il ajouté.
Les partiels devraient prendre la forme de QCM et de gros dossiers à effectuer chez soi dans un temps imparti.
"Impossible de savoir qui compose"
Il a ainsi fermé la porte au semestre blanc: "Il n’est pas question que les examens ne soient pas assurés. Ce serait dégrader l’université et beaucoup d’étudiants ont besoin de bonnes notes pour rentrer dans des masters".
Si Patrick Gilli explique que "globalement tout le monde joue le jeu parmi les enseignants et les bloqueurs", certains doutent de l’efficacité de ce dispositif: "Il est impossible de savoir qui compose, si l’étudiant est seul ou non, s’il a appris son cours ou s’il répond en le parcourant, s’il cherche des réponses sur Google", assure un professeur de l’université cité par le Figaro Etudiant.
13 facultés bloquées
"Certains enseignants prévoient de proposer des QCM, ce qui n’a aucun sens lorsqu’on ne peut contrôler qui répond. Sans compter que les enseignants pourront difficilement mettre sous la moyenne s’ils ne veulent pas s’exposer à un recours, étant donné que la tenue de ce type d’examen n’a jamais été votée", a ajouté l’enseignant.
La loi d'orientation et de réussite des étudiants (ORE), ou loi Vidal, adoptée par le parlement en mars dernier, doit mettre en place une sélection à l'université. Contestant ce principe, des milliers d'étudiants bloquent depuis plusieurs semaines 13 facultés de France.