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Une pilule pour remplacer le sport?

Entre la souris obèse et la souris svelte, une pilule "sportive" peut faire la différence. Image d'illustration.

Entre la souris obèse et la souris svelte, une pilule "sportive" peut faire la différence. Image d'illustration. - -

Les bienfaits du sport sans bouger de son fauteuil, tel est l'espoir fou que laissent entrevoir des études scientifiques récentes. Quand la réalité est en passe de dépasser la fiction.

Les bienfaits du sport, mais sans avoir à bouger le petit doigt. Un rêve qui sera peut-être un jour accessible grâce à la prise d'une simple pilule. C'est du moins ce que les travaux de chercheurs publiés dans la très sérieuse revue scientifique Nature révèlent.

Un "imitateur d'exercice physique"

Interrogé par le New York Times, le docteur Thomas Burris, chercheur en pharmacologie à l'université de Saint-Louis explique qu'un composé mis au point par ses soins agirait comme un "imitateur d'exercice physique". Il stimulerait l'activation d'une protéine, la REV-ERB, qui contrôle l'horloge biologique.

Une expérience menée sur des souris à qui le produit a été injecté, a montré que même nourrie d'un régime riche en graisses, les sujets obèses traitées voyaient leur taux de cholestérol baisser et leur poids diminuer. Bougeaient-elles plus pour autant? Même pas, selon les chercheurs. Ils ont en revanche constaté qu'elles dépensaient jusqu'à 5% d'énergie en plus pendant la journée et consommaient davantage d'oxygène, résultat auxquels ils ne s'attendaient pas. Ainsi, la production des mitochondries, structures essentielles à la respiration cellulaire permettant de convertir le glucose en énergie, augmente aussi.

Les souris de poids normal qu'on pourrait, par anthropomorphisme, taxer de "sportives" ont montré quant à elles plus d'endurance dans leurs activités.

Une possible toxicité à haute dose

De là, à y voir un nouveau produit dopant, il n'y a qu'un pas que nous ne franchirons pas. D'une part, car de cette étude à la prescription thérapeutique, un long chemin reste à parcourir. Et d'autre part, car une seconde étude publiée par le journal Plos Biology, montre que le développement des mitochondries dans les muscles peut s'avérer toxique à forte dose.

Pour l'heure, la salle de gym et le footing ont encore de beaux jours devant eux.

David Namias