Thème 3: La génétique

J-J B : L’origine du cancer est-elle génétique ?

Pr. M M : L’origine du cancer chez certains malades et chez certains sujets est très probablement génétique, et l’on sait qu’il y a des gênes qui confèrent aux porteurs du gêne muté, un risque de cancer qui va de 40 à 80% et ça représente au maximum 5 à 6% de tous les cancers humains. On est en train de découvrir des gênes qui sont beaucoup moins puissants, qui jouent plus dans les interactions avec l’environnement et qui donnent des risques plus bas.

J-J B : Lesquels ?
Pr. M M : Il y en a six qui ont été isolé en matière de cancer du sein. Il y a des gênes de réparation de métabolisme dans les cancers du colon. Il y en a beaucoup plus et c’est plus difficile à étudier.

J-J B : Il y a une hérédité ?
Pr. M M : Bien sûr, mais pour un tout petit nombre de gens. Pour les porteurs de gênes qui confèrent un risque très élevé, évidemment il y a un risque. D’ailleurs on les identifie souvent par le nombre anormal de cancers reliés dans la famille.

J-J B : C’est vrai que nous avons tous dans notre organisme des cellules cancéreuses ?
Pr. M M : C’est très difficile à démontrer mais c’est probablement vrai.

J-J B : C'est-à-dire que depuis notre plus jeune âge nous vivons avec un cancer potentiel ?
Pr. M M : Peut être pas parce qu’on pense que pour arriver à transformer une cellule souche normale en une cellule souche cancéreuse il faut un assez grand nombre d’événements, de cinq à sept, et que ceci peut prendre des années. De plus, ce n’est pas parce qu’il y a une cellule cancéreuse qu’il y a un cancer. Beaucoup de ces cellules seront éliminées ou ne pourront pas pousser. Donc c’est sans doute vrai mais c’est vraiment l’aiguille dans la botte de foin.

J-J B : Certaines cellules restent dormantes et d’autres se réveillent et il y a des facteurs qui encouragent le réveil si je comprend bien ?
Pr. M M : Oui sans doute mais c’est difficile de savoir si ces facteurs sont externes ou si c’est simplement qu’une cellule est devenue anormale mais qu’au fond elle n’a plus la possibilité de se multiplier.

La rédaction-Bourdin & Co