Seaworld touche le fond après la diffusion du documentaire critique "Blackfish"

Tilikum, "l'orque tueur", apparaît pendant sa performance au SeaWolrd d'Orlando (Floride) en 2011. - Gerardo Mora / Getty Images / AFP
Difficile de le nier à présent, le célèbre groupe américain de parcs aquatiques voit rouge après la diffusion en octobre dernier du documentaire Blackfish, très critique à son encontre. Le film de Gabriela Cowperthwaite revient sur la mort en 2010 d’une soigneuse, Dawn Brancheau, emmenée par le fond pendant son spectacle avec "l’orque tueur", Tilikum. Le mammifère, considéré comme le plus gros orque détenu en captivité à ce jour, a plusieurs antécédents de ce type à son actif, notamment la mort de sa dresseuse au Canada en 1991 ou celle d’un homme qui se trouvait dans son aquarium en 1999.
Des conditions de vie désastreuses
Diffusé sur CNN devant plus de 20 millions de téléspectateurs (et le 27 juin dernier sur Arte devant 1 million de personnes), le documentaire dénonce également les conditions de vie de ces animaux, liant ces accidents tragiques à de probables psychoses développées par les orques lors de leur détention dans des aquariums trop petits. Ces enclos étroits, dans lesquels des orques de 8 tonnes ne peuvent pas nager librement, sont tenus comme la principale cause d’agressivité par les experts entendus dans le documentaire.
L’émoi était tel après sa diffusion aux États-Unis que certains dirigeants politiques ont fait des propositions pour l’interdiction de la pêche d’orques et leur reproduction en captivité, à l’instar de l’élu démocrate Richard Bloom, qui a présenté une proposition de loi sur le bien-être et la sécurité de l’orque ("Orca Welfare and Safety Act"). Le texte devrait être étudié pour 2015, rapporte Le Monde.
Seaworld dos au mur
Si le groupe avait dénoncé l’enquête de Cowperthwaite comme "inexacte" et "malhonnête" auparavant, il a cependant avoué ce mercredi avoir vu son chiffre d’affaire plonger de 5% sur la première moitié de l’année 2014. Un pourcentage qui a profondément refroidit la bourse de Wall Street le jour même, avec un recul vertigineux de 30% de la valeur du groupe sur le marché, le plus bas connu à ce jour depuis son introduction en avril 2013.
SeaWorld se trouve alors face aux américains, qui boudent les parcs aquatiques en haute saison, à s’expliquer tant bien que mal pour redorer son image. Tentant de promouvoir ses méthodes et son éthique, le groupe rappelle que le parc "est l'une des institutions zoologiques les plus respectées au monde", et qu’il "alloue des millions de dollars chaque année pour la conservation et la recherche scientifique" dans un communiqué publié par CNN.
De nouveaux delphinariums
Mais c’est vendredi que le géant des parcs aquatiques a annoncé sa nouvelle mesure pour tenter de reconquérir ses visiteurs et de prouver sa bonne foi: une nouvelle génération de delphinariums, plus spacieux, devraient être construits d’ici 2018. Celui qu’abritera le parc de San Diego (Californie) par exemple, contiendra 38 millions de litres d'eau, aura une surface de 6.000 mètres carrés et une profondeur de 15 mètres.