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Le télescope James Webb dévoile ce qui pourrait être "les premières étoiles" formées après le Big Bang

Une image captée par le télescope James Webb et partagée par des chercheurs de l'université de la Sorbonne ce 27 mai 2025.

Une image captée par le télescope James Webb et partagée par des chercheurs de l'université de la Sorbonne ce 27 mai 2025. - ©ESA/Webb, NASA & CSA, H. Atek, M. Zamani (ESA/Webb)

Une image du télescope James Webb partagée ce mardi par des chercheurs de l'université de la Sorbonne montre ce qui pourrait être "les premières étoiles" d'un "univers encore jeune et opaque".

C'est une "galaxie très particulière" identifiée par les chercheurs de l'’Institut d’Astrophysique de Paris (Sorbonne Université/CNRS) à partir de "l'image la plus profonde de l'Univers" dévoilée par le satellite James Webb. Elle a été repérée suite à l'analyse des données infrarouges envoyées par le télescope, lancée en décembre 2021 depuis la Guyane.

Cette galaxie inclurait la toute première génération d'étoiles de l'univers. Nommée "GLIMPSE-16043", la galaxie pourrait contenir "des étoiles de population III", formées peu après le Big Bang, à une époque appelée "les âges sombres".

À ce moment, 250 millions d'années après la formation de l'univers, "les premières étoiles éclairent un univers encore jeune et opaque", selon les chercheurs de la Sorbonne dans une note publiée ce mardi 27 mai.

Des résultats à confirmer cet été

Ces étoiles "auraient été formées uniquement à partir d’hydrogène et d’hélium primordiaux issus du Big Bang, sans aucun élément plus lourd" et n'ont jamais été observées jusqu'ici.

"Elles représenteraient la toute première génération stellaire de l’Univers, à l’origine de la production des éléments nécessaires à la formation des planètes et de la vie", s'avancent les chercheurs.

Les étoiles observées "seraient les ancêtres des étoiles très anciennes encore présentes dans certaines galaxies naines proches de la Voie lactée".

Les caractéristiques de la galaxie suscitent l'optimisme chez les scientifiques, car elle présente "une très faible luminosité, une faible teneur en oxygène et des signes d'étoiles extrêmement jeunes et chaudes".

Comment ont-ils fait pour étudier cette galaxie malgré sa faible luminosité? "En exploitant l’effet de lentille gravitationnelle de l’amas de galaxies Abell S1063", les chercheurs ont réussi à "observer des galaxies dix fois moins lumineuses que celles détectées jusqu’à présent". Mais prudence, car l'origine de la galaxie reste "incertaine" pour l'heure, et une campagne d'observations spectroscopiques en juillet doit permettre d'en savoir plus sur ce point.

Matthieu Heyman