À quoi va servir le commandement de l'espace à Toulouse

Florence Parly, ministre des Armées. - Patrick Kovarik - AFP
Annoncé samedi par Emmanuel Macron, le commandement militaire de l'espace va "rassembler tous les moyens qui sont dispersés dans nos armées et qui contribuent à la bonne utilisation des moyens spatiaux", a expliqué la ministre des Armées, Florence Parly, sur France Inter ce dimanche.
Ce nouveau commandement, qui sera installé à Toulouse, "grand lieu de l'espace français", devrait compter "environ 200 personnes" pour commencer "puis va monter en puissance au fil du temps", a souligné la ministre.
3,6 milliards d'euros
Espionnage, brouillage, cyberattaques, armes antisatellites... L'espace, indispensable aux opérations militaires, est devenu un champ de confrontation entre nations, mettant la France au défi de muscler ses capacités dans ce théâtre hautement stratégique et de plus en plus militarisé.
Les plus grandes puissances spatiales mondiales - Etats-Unis, Chine et Russie - sont engagées depuis plusieurs années dans une course pour la domination de l'espace.La Loi de programmation militaire française (LPM) 2019-2025 prévoit un budget de 3,6 milliards d'euros pour le spatial de défense. Il doit notamment permettre de financer le renouvellement des satellites français d'observation CSO et de communication (Syracuse), de lancer en orbite trois satellites d'écoute électromagnétique (CERES) et de moderniser le radar de surveillance spatiale GRAVES.
1500 satellites
"Ce que nous avons constaté, c'est que l'espace est devenu un espace de conflictualité", a expliqué Florence Parly. "Il y a 1500 satellites autour de la Terre, il y en aura 7000 dans dix ans, et ces satellites sont de plus en plus considérés comme des objets qui peuvent être espionnés ou modifiés."
"Il ne faut pas être naïf, il faut pouvoir protéger ce qui est vital pour le fonctionnement de nos systèmes de transport, nos systèmes aériens, nos hôpitaux (...) et ce qui est essentiel au bon fonctionnement de nos forces (armées, NDLR)", a-t-elle conclu, en promettant de donner plus de détails "dans une dizaine de jours" sur la stratégie française dans le spatial militaire.