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Viande de cheval: "pas la preuve que ces animaux étaient toxiques pour la santé"

Le procureur de Marseille a expliqué lundi qu'il n'ya avait "pas de peruve" que les chevanux étaient "nuisibles à la santé".

Le procureur de Marseille a expliqué lundi qu'il n'ya avait "pas de peruve" que les chevanux étaient "nuisibles à la santé". - -

Vingt-et-une personnes ont été interpellées lundi matin lors d'une vaste opération de gendarmerie visant un trafic de viande de chevaux.

Dix mois après le scandale Spanghero -qui avait révélé l'usage de viande de cheval dans des préparations vendues comme étant de la viande de boeuf-, un nouveau scandale de la viande de cheval a éclaté lundi dans le sud de la France.

Le réseau interpellé lundi matin rachetait à bas prix des chevaux impropores à la consommation pour les revendre beaucoup plus cher.
Il a blanchi la traçabilité de viande de cheval "en fournissant par exemple de vieux carnets d'identification, pour rendre propres à la consommation des chevaux qui avaient été déclarés impropres", a expliqué le procureur de la République à Marseille, Brice Robin, lundi après-midi.

"Ce n'est pas parce qu'ils sont impropres à la consommation qu'ils sont nuisibles à la santé de l'homme", a tenu à préciser Brice Robin. "Je n'ai pas la preuve que ces animaux étaient nuisibles et toxiques pour la santé humaine", a précisé le procureur.

La tête du réseau à Narbonne

"Plus d'une centaine de certificats falsifiés" ont été trouvés et "pas loin de 200 chevaux" sont concernés par la fraude.

Parmi les 21 personnes interpellées lundi matin, figurent "des rabatteurs, 13 maquignons placés en garde à vue dans 11 départements du sud-est de la France", et "un faussaire, un informaticien domicilé dans les Alpes-de-Haute-Provence qui a réalisé de faux carnets de santé".

Quatre vétérinaires, soupçonnés d'avoir "réalisé et permis le défaut de tracabilité en allant jusqu'à établir des certificats de complaisance sans même parfois avoir vu l'animal", sont en garde à vue. Un faussaire, un informaticien qui a réalisé des faux carnets pour ces animaux pour les rendre impropres à la consommation, est également concerné.

La tête du réseau se situait à Narbonne où cet homme de 59 ans possède plusieurs boucheries chevalines et des parts dans l'abattoir de la ville.

Sanofi va se constituer partie civile

Le parquet a enfin indiqué lundi que l'entreprise Sanofi allait se constituer partie civile. L'enquête a révélé que 60 chevaux utilisés par le laboratoire avaient été revendus dans le cadre de cette fraude. "En toute légalité, Sanofi avait rempli ces certificats et remis en circuit ces chevaux avec la mention impropres à la consommation", a rappelé Brice Robin.

Sanofi Pasteur a précisé avoir revendu "autour de 200 chevaux" depuis trois ans, en général à des écoles vétérinaires, des particuliers et des professionnels. Les bêtes, "identifiées avec des puces électroniques, pour la traçabilité", ne présentent pas de danger pour la consommation humaine, a assuré un porte-parole de Sanofi Pasteur, division vaccins du groupe. Leur certificat de vente précise qu'elles "ne doivent pas intégrer la filière alimentaire, non pas parce qu'il y a un danger, mais par mesure de précaution", a-t-il dit.

"On ne peut pas jouer avec l'assiette des consommateurs"

Depuis le scandale Spanghero en janvier 2013 la filière viande est sous étroite surveillance. "Nous n'acceptons aucune fraude, on ne peut pas jouer avec l'assiette des consommateurs", a expliqué sur BFMTV le ministre délégué à l'agroalimentaire, Guillaume Garrot.

Une dénonciation anonyme à l'origine de l'enquête

Les faits remontent à mai 2011. C'est une dénonciation anonyme adressée fin 2012 à la direction audoise de la protection des populations qui a déclenché l'enquête, aujourd'hui confiée à la section de recherches de Montpellier dans le cadre d'une information judiciaire dirigée par un juge du pôle santé de Marseille.

Elle a été ouverte début novembre 2013 pour fraude aux normes sanitaires, faux documents administratifs et tromperie sur la qualité. Des perquisitions sont toujours en cours.

K. L. avec AFP