Venu des oiseaux et parfois mortel: qu'est-ce que le virus West Nile, dont un cas a été identifié en France?

Un moustique tigre est implanté dans 78 départements en France métropolitaine. - Valery HACHE / AFP
Il est, après la dengue, le flavivirus le plus répandu au monde. Comme d'autres de ces virus à ARN - le Zika, la fièvre jaune ou la dengue donc - il infecte les mammifères, dont l'Homme, par la piqûre d'un moustique infecté. Mi-juillet, un premier cas de virus du Nil occidental ("West Nile" en anglais) a fait son apparition dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Le virus du Nil occidental, actif entre mai et novembre, est principalement transporté par les oiseaux: domestiques comme les canards et les pigeons ou sauvages, avec notamment les espèces migratrices, qui transportent le virus de l’Afrique aux zones tempérées d’Europe et d’Asie où ils s'installent l'été.
Les moustiques communs du genre "Culex" - à différencier du moustique tigre - sont une espèce particulièrement vectrice de maladies. Ils s'infectent en piquant ces oiseaux porteurs du virus, avant de le transmettre à des êtres humains, considérés par l'Institut Pasteur comme "des hôtes accidentels".
Quels symptômes?
Sur sa fiche en ligne, la fondation française indique que, dans la grande majorité des cas (80%), "l’infection par le virus West Nile est asymptomatique."
Toutefois, dans certains cas rares, le virus du Nil occidental peut entraîner une fièvre importante de trois à six jours après la piqûre, mais qui s'accompagne de "maux de tête et de dos, de douleurs musculaires, d’une toux, d’un gonflement des ganglions du cou, et souvent d’une éruption cutanée, de nausées, de douleurs abdominales, de diarrhées et de symptômes respiratoires".
Pour résumer, 20% des personnes piquées par un moustique infecté par le virus West Nile vont souffrir d'un syndrome pseudo-grippal. L'Institut Pasteur indique que des complications neurologiques peuvent être entraînées par une infection, dans moins de 1% des cas, notamment chez des personnes immunodéprimées ou âgées.
Dans ces cas, si le patient peut généralement se remettre seul, parfois avec des séquelles, "l’infection virale peut s’avérer mortelle principalement chez les adultes séniors".
39 cas autochtones en 2024
Le virus West Nile a été identifié pour la première fois sur le continent africain, en Ouganda, en 1937. En Europe comme en France, les premiers cas chez l'Homme ont été enregistrés dans les années 1960.
"Aujourd’hui, il est endémique dans le pourtour méditerranéen, en Europe Centrale et en Amérique du Nord où il est responsable de cas humains mortels", détaille l'Institut Pasteur.
"Le premier cas autochtone de West Nile en 2025 a été identifié en France hexagonale. Le cas est localisé dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et a présenté les premiers symptômes au 15 juillet", indique Santé Publique France dans son dernier bulletin.
À date, des cas ont été identifiés dans trois autres pays d'Europe en juillet: en Grèce, en Italie et en Roumanie. En 2024, 39 personnes avaient contracté le virus West Nile en France, principalement dans le sud-est du pays, et 1.300 en Europe.