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Santé

Variant Delta: ces pays d'Europe qui font le choix de maintenir ou renforcer leurs restrictions

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Espagne, Portugal, Pays-Bas...Face à la progression du variant et à la menace d'un nouveau rebond épidémique, certains de nos pays voisins ont décidé de durcir les restrictions.

Il n'y a pas qu'en France que la progression du variant Delta inquiète. Alors que depuis plusieurs jours, le gouvernement alerte sur le risque d'une quatrième vague pour l'été dans l'Hexagone et que le président Emmanuel Macron doit prendre la parole le 12 juillet, certains de nos voisins ont déjà fait le choix de durcir le ton, tour d'horizon.

• La péninsule ibérique "à éviter"

À la veille de nombreux départs en vacances, Clément Beaune, secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, a été clair au sujet de l'Espagne et du Portugal, en déconseillant aux Français de maintenir leur séjour dans les deux pays.

La région autonome espagnole de la Catalogne a vu son taux d'incidence être multiplié par huit au cours des deux dernières semaines, poussant les autorités à réimposer des restrictions. Mardi, la porte-parole du gouvernement catalan annonçait que les discothèques et autres lieux de divertissement nocturnes allaient devoir fermer, et il faudra désormais présenter un test antigénique ou PCR négatif, ou être vacciné, pour participer à des évènements en plein air réunissant plus de 500 personnes.

Quant au Portugal, la porte-parole du gouvernement a déclaré jeudi continuer à "observer une aggravation de la pandémie" dans le pays, et annoncé renforcer les restrictions: les Portugais devront désormais présenter un pass sanitaire ou test négatif pour aller au restaurant ou loger dans un hôtel, dans les 60 municipalités les plus touchées par la hausse de la pandémie. La semaine dernière encore, "seuls" 45 localités étaient concernées. Depuis vendredi dernier, un couvre-feu a également été imposé dans ces zones à risques, qui concernent principalement Lisbonne et ses environs, et la région touristique de l'Algarve dans le sud du pays. Selon un rapport publié mardi par l'Institut national de santé (Insa), la part du variant Delta dans les nouveaux cas détectés au Portugal a atteint près de 90% depuis la dernière semaine de juin.

• Les Pays-Bas ferment leurs discothèques

Une multiplication par sept des infections en une semaine, et de nouvelles restrictions. Ce vendredi, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a annoncé une série de mesures pour contrer la flambée des contaminations dans le pays, parmi lesquelles la fermeture de toutes les boîtes de nuit, et la fermeture des restaurant à minuit.

Tous les clients des cafés et restaurants devront également désormais observer une distanciation stricte de 1,5 mètre, et tout événement durant plus de 24 heures est pour le moment supendu. Des mesures qui entrent en vigueur ce samedi et qui dureront au moins jusqu'au 13 août:

"C'est sans précédent. La semaine dernière, nous étions à environ 500 nouveaux cas par jour. Aujourd'hui, il y a eu 7000 nouvelles infections", essentiellement des jeunes, s'est alarmé le Premier ministre néerlandais.

• La Norvège repousse la levée quasi-totale des restrictions

Ce lundi 5 juillet, la Norvège a remis "à fin juillet, début août" au plus tôt la levée quasi-totale de ses restrictions sanitaires, notamment concernant les rassemblements publics et les voyages, afin de faire face à une éventuelle quatrième vague due au variant.

"L'évolution reste positive", a déclaré lors d'une conférence de presse la Première ministre Erna Solberg, mais "nous choisissons d'attendre de voir comment [...] le variant Delta affecte la situation".

De la prudence donc pour le pays, où la pandémie était pourtant sous contrôle jusqu'ici, au point d'amorcer le 18 juin la troisième phase de son plan de levée des restrictions, qui en compte quatre. Mais selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), la Norvège affiche un taux d'incidence du virus de 47,32 nouveaux cas pour 100.000 habitants au cours des 15 derniers jours, alors pour la cheffe du gouvernement, "Il est important de freiner ce développement".

• En Grèce, la vaccination obligatoire des soignants comme solution

En Grèce, le nombre de personnes contaminées a presque triplé en une semaine, pour atteindre 1400 nouveaux cas par jour. Un chiffre considérable faisant du pays l'un de ceux qui ont connu la contamination la plus rapide.

Par conséquent, ce jeudi, le gouvernement a annoncé qu'à compter de la semaine prochaine, la vaccination sera obligatoire pour certaines catégories professionnelles, dont les soignants et les personnels d'Ehpad. Aujourd'hui, seuls 38 % des Grecs éligibles à la vaccination ont reçu les doses requises. Et le gouvernement s'est fixé un objectif de 70 % à l'automne.

Les autorités grecques ont également décidé de durcir le ton pour l'ensemble de la population, puisque dans les restaurants, les bars et les discothèques, seuls les clients assis seront désormais autorisés. Un coup dur pour le pays, qui avait décidé de rouvrir ses portes aux touristes à la mi-mai après sept longs mois de confinement. D’après le gouvernement grec, 150.000 touristes sont arrivés dans le pays depuis le début de la saison, le 14 mai.

• Malte, premier pays d'Europe à fermer ses frontières aux voyageurs non-vaccinés

Pour se protéger au niveau du tourisme, l'archipel de Malte a de son côté pris une décision importante, en fermant ses frontières à tous les voyageurs non-vaccinés.

"À partir du mercredi 14 juillet, toute personne arrivant à Malte doit présenter un certificat de vaccination reconnu: un certificat maltais, un certificat britannique ou un certificat de l'Union européenne", a annoncé le ministre de la Santé, Chris Fearne, au cours d'une conférence de presse. "Nous serons le premier pays en Europe à prendre cette mesure", a-t-il ajouté.

Déjà depuis le 1er juin, les touristes de l'UE, des États-Unis et de quelques autres États devaient se soumettre à la présentation d'un test négatif pour se rendre sur le territoire maltais. Mais désormais, "un test PCR ne suffira plus" comme a tenu à le sougigner Chris Fearne, "sauf pour les mineurs de moins de 12 ans accompagnés de leurs parents".

Quant à savoir si cette décision est "juste" ou pas pour les touristes, le ministre de la Santé a préféré être clair sur ses priorités: "il n'est pas juste de faire prendre des risques aux locaux qui ne se sont pas faits vacciner, nous devons d'abord prendre soin de nos habitants".

Contrairement aux pays cités précedemment, la remontée récente des nouveaux cas à Malte n'est pas due au variant Delta puisque la responsable de la santé publique Charmaine Gauci, a indiqué vendredi que seuls 7 des 252 cas actifs du pays y étaient infectés. Mais les autorités préfèrent semble-t-il ne prendre aucun risque face à une situation qui se dégrade chez bon nombre de ses voisins.

Louis Augry avec AFP