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Santé

Une nouvelle campagne de distribution de comprimés d'iode autour des centrales nucléaires

Un ouvrier traverse une route d'accès à la centrale nucléaire de Golfech dans le sud de la France, le 22 janvier 2024.

Un ouvrier traverse une route d'accès à la centrale nucléaire de Golfech dans le sud de la France, le 22 janvier 2024. - Ed JONES / AFP

Face au risque de contamination radioactive, les pouvoirs publics et EDF organisent depuis le 15 septembre une campagne de mise à disposition de comprimés d’iode stable pour les riverains vivant à proximité des centrales nucléaires.

Depuis le 15 septembre, les pouvoirs publics et le groupe EDF organisent une campagne de renouvellement et de mise à disposition de comprimés d’iode stable pour les riverains habitant dans un périmètre de 0 à 10 kilomètres autour des centrales nucléaires françaises.

La mise à disposition des comprimés se fait gratuitement en pharmacie, sans aucun justificatif pour les particuliers et avec un bon de retrait pour les entreprises et les établissements recevant du public (ERP).

Protéger la thyroïde

Pour produire de l’électricité, une centrale nucléaire utilise de l’uranium, qui lors de la fission de ses atomes, produit des gaz contenant des particules radioactives, notamment de l’iode. Si ces particules sont contenues et traitées à l’intérieur du bâtiment réacteur, il peut arriver, en cas d'accident nucléaire, qu’une partie des iodes radioactifs soit rejetée dans l’environnement. 

Dès lors, respirer ou avaler l’iode radioactif peut constituer un risque sanitaire grave pour les personnes, car il attaque directement la glande thyroïde, organe essentiel à la régulation hormonale (croissance, développement intellectuel, etc.). Cette glande est particulièrement sensible chez les jeunes et les femmes enceintes.

"La prise d'iode stable (iodure de potassium) permet de saturer la glande thyroïde qui, ainsi, ne peut plus capter ou fixer l’iode radioactif", indique la préfecture de Seine-Maritime.

Depuis 1997, la distribution d’iode a été renouvelée régulièrement en 2000, 2005, 2009 et 2016. La dernière campagne a lieu en 2019-2020. Pour ordonner la prise d’un comprimé d’iode, les pouvoirs publics utilisent plusieurs moyens d’information tels que les médias, les véhicules avec haut-parleur ou les alertes SMS, précise l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

18 installations nucléaires visées

Au total, 18 installations nucléaires sont concernées par la distribution de comprimés d'iode stable. Pour retrouver les détails des communes visées par le périmètre de prévention, il faut consulter le site de l'ASN ou celui de votre préfecture.

Carte des installations nucléaires civiles concernées par la distribution de comprimés d'iode stable.
Carte des installations nucléaires civiles concernées par la distribution de comprimés d'iode stable. © Autorité de sûreté nucléaire (ASN)

Dans le Loiret, par exemple, sont concernés les habitants, entreprises et ERP des communes situées à proximité de la centrale de Dampierre-en-Burly (45): Saint-Gondon, Nevoy, Ouzouer-sur-Loire, Saint-Aignan-le-Jaillard, Saint-Florent, Poilly-lez-Gien, Gien et Les Bordes.

Pour la centrale de Belleville-sur-Loire (18), les communes de Batilly-en-puisaye, Beaulieu-sur-Loire, Bonny-sur-Loire, Châtillon-sur-Loire, Faverelles, Thou sont concernées dans le département du Loiret, mais aussi les communes de Belleville-sur-Loire, Boulleret, Léré, Santranges, Savigny-en-Sancerre et Suryprès-Léré dans le département du Cher et Annay, Arquian, Cosne-Cours-sur-Loire, La Celle-sur-Loire, Myennes, Neuvy-sur-Loire, Saint-Loup et Saint-Vérain dans la Nièvre.

En cas de déclenchement des sirènes d’alerte et du dispositif FR-Alert (notification par SMS) la Préfecture recommande de se mettre à l’abri dans un bâtiment en dur. Sous certaines conditions, le préfet peut ordonner la prise d’iode stable ou l'évacuation du périmètre couvert par le rejet atmosphérique.

Orlane Edouard