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"Un avant et un après": handicapé après le Covid-19, il raconte sa réanimation et son combat

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Placé en réanimation pendant neuf jours, il a ensuite été hospitalisé trois mois, et présente des séquelles importantes à la suite de la maladie.

"Il y a un avant et un après". Philippe Herbel (nom d'emprunt), 45 ans, a été testé positif au Covid-19 en avril dernier. Après une aggravation de ses symptômes, il a été admis en réanimation pendant neuf jours, et a ensuite passé trois mois à l'hôpital. S'il en est sorti, le coronavirus a laissé des traces chez lui, et il doit aujourd'hui se déplacer en déambulateur.

Cet homme, originaire de la région lyonnaise, avait raconté son hospitalisation sur Twitter, sous forme de journal de bord. Pour BFMTV, il revient sur sa maladie et appelle la population à se faire vacciner pour éviter de subir ce par quoi il est passé.

"Je me considère presque chanceux"

Philippe Herbel ne présentait pas de comorbidités connues avant le Covid-19, mais il a quand même fait ce qu'on appelle un cas grave, et a été placé en coma artificiel pendant neuf jours. Il raconte avoir eu des délires paranoïaques pendant les jours qui ont suivi son réveil, des douleurs intenses, et n'avoir pas pu marcher avant des semaines.

"Il y a des gens de tous les âges qui sortent du Covid avec un état physique, un état mental, profondément déterioré", raconte-t-il. "Je me considère presque comme chanceux en voyant que je n'ai pas tout un tas de problèmes organiques, que mes reins sont redevenus exactement comme ils étaient auparavant, et que je ne suis 'que' handicapé."

Aujourd'hui, il a toujours du mal à sentir ses membres, notamment son pied gauche maintenu par une attelle. Il est prévu qu'il fasse un séjour à l'hôpital prochaînement, pour faire de la rééducation, sans la certitude de pouvoir retrouver toutes ses facultés un jour.

"J'ai une vision de la vie qui a évolué"

Il voit clairement un "avant et un après" son hospitalisation, non seulement sur son corps, mais aussi dans sa façon de réfléchir. Ainsi, depuis la réanimation, "je n'arrive plus à m'énerver", explique-t-il, considérant ce changement comme un "effet secondaire positif".

"J'ai une vision de la vie qui a en quelque sorte évolué", explique-t-il, déclarant avoir "commencé à faire un projet d'écriture très sérieusement, parce que c'est toujours ce que j'ai voulu faire, et c'est vrai que quand on a vécu cela et qu'on se dit qu'on aurait pu y rester (...) on en ressort avec une rage de vivre et de faire ce que l'on veut vraiment, de ne plus faire des concessions pour rien."

La réanimation "vous n'avez pas envie de savoir ce que c'est"

Il évoque toutefois "une inquiétude qui est réelle" et des "coups au moral" en pensant que "peut-être toute ma vie, je ne pourrai plus courir comme les autres, je ne pourrai plus descendre les escaliers trois marches par trois marches".

En ce sens il appelle la population à se faire vacciner pour se protéger des formes graves, parce que la réanimation, "vous ne savez pas ce que c'est, vous n'avez pas envie de savoir ce que c'est, et moi qui sait ce que c'est, je n'ai pas envie que vous sachiez ce que c'est".
Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV