Tabac : hausse du prix des cigarettes ce lundi

Ce lundi, le paquet de cigarettes prend 20 centimes, et celui de tabac à rouler 40. Du chiffre d’affaires en moins pour les buralistes, qui entament une grève administrative, même si de nombreux fumeurs reconnaissent qu’une hausse de 20 centimes ne devrait pas changer leur comportement.

Fumeurs, il va falloir serrer encore un peu plus les cordons de la bourse : depuis ce lundi matin, les cigarettes augmentent de 20 centimes le paquet, et de 40 centimes pour le tabac à rouler. Le paquet le moins cher passe donc à 6,30 euros et le plus vendu à 6,80 euros.
Les buralistes, qui s'attendent à une baisse de leurs ventes, vont exprimer leur colère en organisant une grève administrative en n’envoyant pas aux douanes leur déclaration de stock qu'ils sont censés remplir à chaque changement de prix. En parallèle, ils mèneront aussi une opération de sensibilisation des clients pour leur expliquer que 80% du prix des cigarettes repartent à l’Etat, alors que les buralistes n’en touchent que 6 à 7%.

Une cigarette sur 5 achetée hors des bureaux de tabac

La précédente hausse des prix, de 40 centimes, date de novembre 2012. Elle avait eu « un effet dissuasif avéré sur la consommation » selon la ministre de la Santé Marisol Touraine qui espère faire de même cette fois-ci. Mais plusieurs études ont montré que 20% au moins des cigarettes fumées en France sont achetées à l'étranger, via Internet ou sous le manteau. La France est en effet le pays d'Europe continentale où le tabac est le plus cher, et le troisième pays le plus cher de l’Union européenne derrière la Grande-Bretagne et l'Irlande. Et si ça déplait aux clients, les buralistes ne sont pas en reste.

« Que tous les prix soient les mêmes »

« Tout le monde râle, moi aussi. Ça fait du chiffre d’affaires en moins », regrette Zachary, qui tient un bureau de tabac près de Bastille, à Paris. « Déjà qu’on a perdu depuis la dernière augmentation, tous les buralistes sont en colère et encore plus les frontaliers. Ce n’est pas normal que les prix de l’autre côté de la frontière soient deux fois moins cher. Je connais beaucoup de gens qui vont à l’étranger pour chercher des clopes. Il faut que tous les prix soient les mêmes ».

« Cette fois, ce n'est vraiment rien »

Patrick a ainsi pris les devants et achète à l’étranger, raconte-t-il sur RMC. « J’ai des cartouches qui vont arriver d’Espagne, pour l’été, je paye moins de quatre euros le paquet ». Mais globalement, la nouvelle hausse des tarifs ne semble pas faire fuir les clients. « Les 20 centimes, ce n’est pas beaucoup. Cette fois-ci, ce n’est vraiment rien », relève Laure, une buraliste parisienne. « Mais en ce moment ce sont les vacances, ils vont acheter à l’étranger ».
Alexa et Stéphanie, toutes les deux fumeuses, approuvent : ce ne sont pas 20 centimes par paquet qui vont les empêcher de fumer. « Non, ça ne me motive pas à arrêter, même si mine de rien, à la fin de l’année, ça fait beaucoup. Mais pour un gros fumeur, ce n’est pas facile ».

Mathias Chaillot avec Camille Maestracci