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Santé

Quand un syndicat de médecins libéraux menace d'émasculer François Braun

Une banderole lors d'une manifestation de médecins le 14 février 2023 à Paris

Une banderole lors d'une manifestation de médecins le 14 février 2023 à Paris - Emmanuel DUNAND / AFP

Après les propos de François Braun qui a évoqué des discussions "viriles mais correctes", le syndicat des médecins libéraux hausse le ton. Il rappelle être dirigé par "une chirurgienne parfaitement capable de pratiquer l’ablation de tout appendice dépassant du corps et qui aurait pu perturber le processus de négociations".

Le ton monte encore d'un cran entre les médecins et le ministre. Après le refus des syndicats d'accepter la proposition de François Braun de revaloriser leur consultation de 1,5 euro après des semaines de grogne, le syndicat des médecins libéraux (SML) s'est fendu d'un communiqué de presse au ton pour le moins offensif.

"Capable de pratiquer l'ablation de tout appendice"

"Le syndicat a acté l’échec de toute tentative de dialogue constructif", remarque d'abord l'organe qui compte 8000 médecins dans ses rangs, ce qui en fait le deuxième syndicat de médecins libéraux après MG France. Il évoque ensuite "l'aspect 'viril' des parodies de négociations", reprenant ici une formule du ministre de la Santé ce lundi sur France inter.

"Le SML rappelle qu’il a élu à sa tête une chirurgienne parfaitement capable de pratiquer l’ablation de tout appendice dépassant du corps et qui aurait pu perturber le processus de négociations", peut-on y lire sur leur site internet.

Des discussions "viriles" dans le viseur

"Cette possibilité vaudra d’ailleurs pour toute nouvelle tentative institutionnelle de "viriliser" les débats", écrit encore le syndicat de médecins généralistes sur son site internet, dirigé par Sophie Bauer, chirurgienne thoracique et cardiovasculaire.

"Le lien n’est pas rompu, nous discutons de façon virile mais correcte pour faire une référence au match de rugby d’hier" entre la France et l'Ecosse, avait expliqué le ministre de la Santé ce lundi sur France inter, au grand dam du syndicat qui n'a guère goûté cette expression.

Une consultation à 50 euros

Les médecins sont très remontés après l'échec des négociations pour augmenter le tarif de leur consultation. Ils exigent une consultation de base facturée à 50 euros. La Sécurité sociale, tout comme le gouvernement, leur opposent depuis des semaines leur refus.

Pour les généralistes, cette revalorisation à 1,5 euro porterait la consultation de base à 26,50 euros, contre 25 euros depuis 2017.

Les praticiens acceptant de prendre des "engagements territoriaux" (la prise en charge de davantage de patients, participations aux gardes, exercice dans des déserts médicaux...) obtiendraient un tarif de consultation supérieur, à 30 euros par exemple pour les généralistes.

Certains médecins menacent désormais de se déconventionner, ce qui signifierait que leurs patients ne pourraient plus être remboursés par la Sécurité sociale.

Marie-Pierre Bourgeois