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Pourquoi le plan blanc a-t-il été déclenché en Nouvelle-Aquitaine?

Des soignants au CHU de Bordeaux

Des soignants au CHU de Bordeaux - BFMTV

Ce système a été déclenché par anticipation, car après l'augmentation du taux d'incidence courant juillet, les autorités sanitaires craignent la surcharge dans les hôpitaux.

Après la Corse, la PACA et l'Occitanie, le Plan blanc a été déclenché mardi dans tous les établissements de santé de Nouvelle-Aquitaine, en raison de la situation sanitaire liée au Covid qui expose "le système hospitalier à des risques de saturation", ont annoncé l'Agence Régionale de Santé et la préfecture dans un communiqué.

"Les indicateurs dans notre région restent toujours élevés. Pour la période du 1er au 7 août, le taux d’incidence est de 198,9/100.000 habitants, bien au-dessus du seuil d’alerte de 50/100.000 habitants", est-il écrit. Et "l’impact de ces taux d’incidence élevés ayant un retentissement 2 à 3 semaines après sur les hospitalisations, leur augmentation devrait encore se poursuivre".

"De 50 patients en réanimation à 100 en une semaine"

Le plan blanc a donc été déclenché dans cette région dans une logique d'anticipation pour les établissements hospitaliers "afin de pouvoir armer un nombre de lits suffisant pour absorber les nouvelles hospitalisations qui interviendront dans les prochains jours", explique le communiqué. Leurs services de réanimation ne sont actuellement pas saturés, bien que les lits s'y remplissent vite.

"En une semaine c'est plus de 100 patients à l'hôpital dans la région, dont 50 en réanimation", a expliqué mardi sur BFMTV Benoît Elleboode, directeur de l'ARS Nouvelle-Aquitaine. "On est passé de 50 patients en réanimation pour le Covid à 100 en une semaine sur 500 lits de réanimation dans la région".

Il souligne que le taux d'incidence "a tendance à se stabiliser dans la région" ces derniers jours. Mais "la vague de nouveaux patients dans l'hôpital va arriver sur tout le mois d'août, liée à l'augmentation très importante de l'incidence sur le mois de juillet".

Une situation inégale selon les départements

Dans le détail, tous les départements de la région ne sont pas logés à la même enseigne concernant la circulation du Covid-19. Les plus touchés sont la Gironde, avec un taux d'incidence de 284,4, et les Pyrénées-Atlantiques (280). Mais la Creuse n'affiche qu'un taux d'incidence de 37, la Haute-Vienne de 63.

"Les départements du littoral sont les plus touchés parce que ce sont des départements touristiques avec plus de brassage de population", explique Benoît Elleboode. "C'est pour cela que le virus a plus circulé, mais on voit dans les autres départements que c'est encore en augmentation".

L'augmentation des hospitalisations est, selon lui, due à un taux de vaccination pas encore complet chez les publics les plus fragiles, qui sont plus suceptibles de faire des Covid graves, et donc d'être hospitalisés.

"Il nous reste encore un trop grand nombre de personnes fragiles qui ne sont pas vaccinées, 10 à 15%, et avec des taux d'incidence autour de 100 ça fait un afflux dans les hôpitaux", explique le directeur de l'ARS Nouvelle-Aquitaine.
Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV