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"Pas un médicament de l'amincissement": des médecins alertent contre l'utilisation abusive du Wegovy

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Utilisé comme traitement de l'obésité massive, le Wegovy fait l'objet d'une mise en garde par la Société française d'Endocrinologie. Cette dernière rappelle, ce mardi 12 novembre, les conditions de prescription du médicament et alerte sur les multiples dérives d'un mauvais suivi médical.

Depuis sa commercialisation le 8 octobre dernier, le traitement contre l'obésité Wegovy n'a eu de cesse d'être détourné de son utilisation initiale: certains patients basant leurs attentes exclusivement sur des questions esthétiques au détriment de l'efficacité du médicament, voire même de ses risques sur la santé.

Un phénomène qui a eu pour conséquence de faire réagir la Société française d'endocrinologie (SFE), qui alerte ce mardi 12 novembre le grand public sur les dangers de son injection abusive.

Les conditions à réunir pour se voir prescrire du Wegovy

Le Wegovy, popularisé aux États-Unis et sur les réseaux sociaux depuis plusieurs mois sous le nom d'Ozempic, est un médicament utilisé dans le traitement de l'obésité.

D'après le docteur Boris Hansel, endocrinologue et nutritionniste à l'hôpital Bichat de Paris, le Wegovy n'est pas toujours, depuis sa commercialisation au début du mois d'octobre 2024, administré à des patients en situation d'obésité massive comme le préconise la Haute Autorité de Santé (HAS).

"Le Wegovy n'est pas un médicament de l'amincissement. C'est un médicament pour traiter une maladie chronique qui s'appelle l'obésité", expliquait Boris Hansel sur le plateau de BFMTV le 29 octobre dernier.

Pour lui, les patients confondent l'utilisation du Wegovy pour traiter l'obésité et son utilisation à des fins purement esthétiques. "Quand des gens viennent vous voir et vous disent 'j'ai quelques kilos en trop, allez je vais prendre un peu de Wegovy en cure' ou des gens qui ne sont pas suivis pour une maladie chronique et qui vous disent 'j'ai tout essayé, je veux maintenant le médicament', c'est pas du tout la bonne situation pour l'efficacité avec un bon profil de risque", ajoute-t-il sur BFMTV.

Un point sur lequel la Société française d'Endocrinologie revient ce 12 novembre, par le biais d'un communiqué de presse rappelant les conditions d'accès à la prescription du médicament fixées par la HAS:

  • Être en situation d'obésité massive, c'est-à-dire posséder un "IMC supérieur ou égal à 35kg/m2".
  • Suivre le traitement "en complément de mesures hygiéno-diététiques".
  • Être suivi par un "médecin spécialiste en endocrinologie, diabétologie et nutrition".

Des "indications médicales strictes", toujours selon la SFE, et en opposition ferme avec une "auto-médication ou l'usage du Wegovy en dehors d'un suivi endocrinologique". Les patients négligents encourant des risques pour leur santé comme "des effets indésirables graves et des conséquences à long terme."

Des effets indésirables particulièrement graves

Selon le communiqué de la SFE et l'endocrinologue Helena Mosbah, "l'utilisation du Wegovy sans encadrement médical peut entraîner des effets indésirables graves, tels que des carences nutritionnelles, une dénutrition et/ou l'aggravation de troubles du comportement alimentaire. Il est essentiel que ce traitement soit prescrit et suivi par des professionnels de santé qualifiés pour garantir la sécurité des patients."

Lorsque le Wegovy n'est pas injecté à une personne dans le cadre d'un suivi précis et d'un traitement contre l'obésité, le patient peut souffrir de troubles digestifs importants ou de nausées: celles-ci pouvant aller jusqu'aux vomissements. Aussi, en cas de surdosage, l'efficacité du traitement peut être compromise.

Au micro de BFMTV, le docteur Boris Hansel rappelait l'importance, le 29 octobre dernier, d'une étroite surveillance des prescriptions afin d'éviter aux patients en surpoids de prendre un médicament conseillé dans le cadre d'un traitement de l'obésité, soulignant les "pertes de chances" pour ces derniers de voir leur situation médicale s'améliorer.

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À noter que dans l'Hexagone, le surpoids et l'obésité touche 48,8% des Français (30,7% en surpoids et 18,1% en situation d'obésité), soit 10 millions de personnes comme le rapporte la SFE. Au total, ce sont plus d'un million de Français qui se trouvent en situation d'obésité massive, qui possèdent donc un IMC supérieur à 40 kg/m2.

Margaux de Frouville, Valentin Grille avec Camille Dubuffet