BFMTV
Santé

"Nos efforts payent": l'épidémie commence-t-elle vraiment à se stabiliser en France?

placeholder video
Le gouvernement sous-entend depuis quelques jours que la situation sanitaire commence doucement à se stabiliser, grâce aux mesures prises fin mars. Toutefois, "la 3e vague est loin d'être terminée", a rappelé Jean Castex, car la pression hospitalière reste très élevée.

"Une amélioration semble se dessiner". Depuis jeudi, une petite musique s'impose au sein du gouvernement, laissant entendre que les mesures de restriction imposées entre fin mars et début avril commencent à porter leurs fruits à l'échelle nationale.

Dans les Alpes-de-Haute-Provence ce vendredi, le ministre de la Santé s''est réjoui du fait qu'"une amélioration (des indicateurs) semble se dessiner", alors que Gabriel Attal avait lui aussi indiqué la veille que "nous observ(i)ons un début de stabilisation au niveau national et une légère amélioration dans les 16 premiers départements concernés par les mesures".

"On observe une stabilisation de l'épidémie"

Une relative stabilisation de l'épidémie à nouveau évoquée par le porte-parole du gouvernement. Vendredi après-midi dans le Jura, il est allé jusqu'à déclarer: "nos efforts payent". "Nous commençons à mesurer les effets des mesures de freinage mises en place" et "on observe un début de diminution de l'incidence et une stabilisation de l'épidémie".

Les chiffres de Santé Publique France ne le démentent pas. Voilà une semaine que le nombre de malades du Covid-19 hospitalisés en soins critiques s'est stabilisé au-dessus de 5900, loin du pic de la première vague en avril 2020 (7000). Le nombre total de personnes à l'hôpital est lui aussi en légère baisse avec 30.472 patients positifs au coronavirus actuellement hospitalisés, contre 30.668 jeudi.

Le nombre de cas nouveaux enregistrés en 24 heures baisse lui-aussi. Il s'élève désormais à 36.442, contre 38.045 la veille. Le taux d'incidence à l'échelle nationale s'élevait mardi à 375.9 cas pour 100.000 habitants, tandis que le taux de positivité des tests est lui de 9,6% sur les sept derniers jours.

Localement, le taux d'incidence commence bien à baisser, comme l'a suggéré ce vendredi le porte-parole du gouvernement. "Dans les 16 départements où on avait commencé à mettre en place des mesures les 20 et 27 mars, on note une baisse du taux d'incidence et il y a un relatif recul des admissions à l'hôpital et en réa, donc un espèce de plateau qui est en train de se dessiner", expliquait sur notre plateau vendredi soir le professeur Christophe Rapp, infectiologue à l'hôpital américain de Paris et consultant pour BFMTV.

BFM Lille rapportait par exemple mercredi que dans le Nord, le taux d'incidence est passé de 502 à 405 nouveaux cas pour 100.000 habitants en 10 jours, ce qui représente une baisse de 19% en 10 jours. Et dans le Pas-de-Calais, le taux d'incidence a baissé de 30% en deux semaines, passant mêem sous la barre des 400 cas.

Un plateau encore trés élevé

Mais malgré ces résultats encourageants, le gouvernement reste prudent. "Je reste prudent, car c'est encore beaucoup trop tôt pour le dire", a déclaré Olivier Véran ce vendredi, alors qu'il commentait les chiffres de l'épidémie. Pour le ministre de la Santé, la tendance à la stabilisation qui s'amorce à certains endroits est encore trop fragile et trop hétérogène pour en tirer des conclusions. "Plus de 30.000 contaminations, cela reste encore beaucoup trop élevé dans notre pays", a-t-il ajouté..

"La troisième vague est loin d'être terminée, a quant à lui estimé Jean Castex, reconnaissant tout de même "un certain nombre d'évolutions favorables". Et de souligner qu'"il y avait toujours un "décalage" entre l'évolution du nombre des contaminations et celle de la "situation hospitalière".

Et en effet, la tension hospitalière reste forte sur tout le territoire national ce vendredi, avec 30.472 patients positifs au coronavirus encore hospitalisés en France. Du côté des décès, 309 personnes sont mortes ces dernières 24 heures, pour un total de 100.433 depuis le début de l'épidémie. La France a d'ailleurs franchi jeudi la barre des 100.000 morts cette semaine, rejoignant ainsi la Grande-Bretagne (127.000 morts) et l'Italie (115.000 morts). Enfin, sur le front de la vaccination, 12 millions de personnes ont reçu au moins une injection de vaccin vendredi.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV