Moins de vin et de bière: la consommation d'alcool baisse mais les hospitalisations augmentent

En 2023, les Français ont consommé moins d'alcool. Mais dans le même temps, les hospitalisations pour des troubles liés à la consommation ont légèrement augmenté: +4,1% sur un an, selon l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).
"Ces séjours concernent 307.676 patients, qui sont en majorité des hommes (73 %) et dont l’âge moyen est de 56 ans", précise l'observatoire dans un communiqué de presse, a l'occasion de son baromètre 2023.
En cause, notre façon de consommer. Les Français consomment moins régulièrement, notamment leur verre de vin à table, préférant "des comportements d'alcoolisation intensive ponctuelle". Boire plus et moins souvent.
"Ces modifications traduisent le passage amorcé dans les années 2000 d'un mode de consommation dit 'méditerranéen' (avec des usages quotidiens, essentiellement de vin, lors des repas et dans des quantités n'excédant pas quelques verres) à un mode dit 'nordique' (usages moins fréquents, mais avec des quantités plus importantes et dans des contextes festifs), qui serait plus répandu chez les jeunes", observe l'OFDT.
On note d'ailleurs une déconsommation à deux vitesses. Chez les adultes, la diminution de la consommation "la plus marquée" est dans la consommation quotidienne -13%). Tandis que chez les moins de 18 ans, l'usage quotidien a chuté de 31%, et les épisodes de binge-drinking ont décroché de 16,8%.
Effet amer de l'inflation
Dans le détail, les volumes d’alcool pur mis en vente ont poursuivi leur décroissance en 2023 (-3,8%), avec une consommation équivalente à 10,35 litres d'alcool par Français de plus de 15 ans en moyenne. Une diminution principalement portée par un recul des ventes de vin (-4,2), bien qu'il représente toujours la moitié des boissons alcoolisées consommées dans l'Hexagone.
De son côté, la bière ne représente qu'un quart du volume total, mais ses ventes, elles, accusent la plus faible baisse, quasiment deux fois moins que le vin. "Comme pour les années précédentes, la vente de bières est plus importante que celle des spiritueux, ce qui n’avait jamais été le cas depuis le début des années 1960 jusqu’en 2018.
S'agit-il uniquement d'un changement de goût et d'habitudes? Le facteur prix est également à prendre en compte. L'année 2023 a tout d'abord été marquée par une inflation toujours conséquente sur les biens de consommation.
Mais la hausse des prix générale au rayon alcool (+2%) a été dix fois moins élevée pour la bière (+0,2%). Sans compter que les taxes sont proportionnelles à la teneur en alcool, moins fort dans certaines bières. Le prix final en est également le reflet.
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