"Moi, je ne veux pas Moderna": près de 400.000 Français vont perdre leur pass sanitaire ce mercredi

Le temps est compté. Ce mercredi, alors que la campagne de rappel du vaccin contre le Covid-19 bat son plein, près de 400.000 pass sanitaires de Français pour la plupart âgés de 65 ans et plus et qui ont reçu leur seconde injection il y a plus de sept mois, seront désactivés. Alors, afin de ne pas perdre trop longtemps ce sésame, certains se ruent sur les centres de vaccination.
C'est le cas d'Édith, 80 ans, qui profite d'une file sans rendez-vous pour sa tranche d'âge afin d'obtenir son rappel.
"On m’a envoyé une alerte comme quoi j’allais bientôt le perdre. Je me suis dépêchée et il n’y a qu’ici qu’on me prenait sans rendez-vous", explique-t-elle à BFMTV.
Dans ce centre, sur les 2500 rendez-vous pris cette semaine, 1500 concernent les personnes de plus de 65 ans. Auprès de notre caméra, Inès et Denis soulignent l'importance de cette dose de rappel.
"Je voulais être entièrement vaccinée pour continuer à vivre à peu près normalement", explique-t-elle tandis que son mari souligne que "cela n’a pas été fait uniquement pour conserver le pass sanitaire, c’est l’intérêt de tout le monde de se faire vacciner."
La méfiance Moderna
A l'inverse, dans certains cas, l'abandon du pass est assumé afin d'obtenir une injection de vaccin Pfizer, qui semble largement plébiscité par la population. C'est le cas de Louis, 86 ans, qui préfère patienter.
"La Métropole (de Nice, ndlr) veut me donner Moderna, mais moi je ne veux pas Moderna parce que j’ai eu les deux premières doses avec Pfizer", estime à notre antenne celui pour qui la perte du pass sanitaire, et donc l'interdiction d'accéder aux restaurants, aux cinémas ou encore aux transports de longue distance "n'a pas d'importance."
L'utilisation du sérum Moderna pour la dose de rappel est d'ailleurs bien loin de faire consensus et les exemples de patients refusant la vaccination pour cette raison se multiplient. "Moi, je ne veux pas de Moderna", martèle un quadragénaire à l'entrée d'un centre de vaccination breton, dont les propos ont été rapportés par l'AFP.
"Le Moderna est au moins aussi efficace que le Pfizer, je dis au moins parce que des études montrent qu'il est peut-être même un peu plus efficace", avait insisté le ministre de la Santé Olivier Véran jeudi passé sur l'antenne de France 2. C'est ce qu'avait relevé la Haute autorité de santé (HAS) le 8 novembre en donnant son feu vert à l'utilisation de Moderna pour les rappels, sur la lancée de l'Agence européenne du médicament (EMA).
Unique différence avec les premières injections: seule une demi-dose de Moderna est administrée en rappel. Car si la technologie utilisée est la même (l'ARN messager), ce vaccin est plus concentré que celui de Pfizer.
Janssen également concerné
Ce mercredi, certains Français de moins de 65 ans vaccinés avec le vaccin Janssen avant le 17 octobre dernier sont également concernés par cette suspension du pass. Ces personnes, éligibles au rappel un mois après la première injection, disposaient de quatre semaines pour recevoir une dose de vaccin à ARNm.
À titre d'information, la prise en compte de la dose de rappel dans le pass sanitaire - s'il s'agit d'une troisième dose - sera immédiate. S'il s'agit en revanche d'une deuxième dose, le nouveau QR code ne sera délivré que sept jours après cette nouvelle injection.
Par ailleurs, cette échéance est fixée au 15 janvier pour les 18-64 ans. Reste que de nombreux Françaises et Français risquent de voir leur pass sanitaire invalidés à l'issue de cette date puisqu'il est très difficile de trouver un rendez-vous pour recevoir sa dose de rappel sur la plateforme Doctolib ou encore l'outil Vitemadose.