BFMTV
Santé

Martinique, Guadeloupe, Polynésie... Quelle est la situation épidémique en Outre-mer?

Des membres du personnel soignant passent devant la chambre d'une personne malade du Covid-19, dans l'unité de soins intensifs du CHU de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, le 3 septembre 2021

Des membres du personnel soignant passent devant la chambre d'une personne malade du Covid-19, dans l'unité de soins intensifs du CHU de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, le 3 septembre 2021 - Carla BERNHARDT © 2019 AFP

Le confinement est toujours d'actualité en Guadeloupe comme en Martinique, et une nouvelle mesure de cet ordre prend effet à compter de ce mardi en Nouvelle-Calédonie.

Confinements et couvre-feux décrétés ou prolongés: dans les territoires ultramarins, la situation sanitaire liée au Covid-19 n'est pas uniforme et nombre d'entre eux sont soumis à des mesures de freinage.

Les Antilles, encore confinées, sortent peu à peu la tête de l'eau malgré une tension encore très forte à l'hôpital. En Polynésie, les services hospitaliers sont saturés et le confinement a été prolongé.

Si en métropole, le nombre de cas de contaminations quotidiens a sensiblement diminué depuis plusieurs jours, les territoires d'outre-mer font donc face à des situations disparates, mais généralement tendues.

"On a une quatrième vague qui évolue favorablement puisqu'on a baissé de 20% le nombre de cas en une semaine, même si la situation reste très difficile dans les Outre-mer", a ainsi déclaré le directeur général de la Santé Jérôme Salomon dimanche sur BFMTV.

· Forte tension hospitalière en Martinique

Si le nombre de cas quotidiens détectés est en baisse sur l'île antillaise, la situation à l'hôpital reste extrêmement critique. Selon les données mises en forme par CovidTracker, la tension hospitalière se situait à 581% lundi. À titre de comparaison, cet indicateur était de 43,6% sur l'ensemble de la France le même jour.

Face à cette situation critique, de nouveaux professionnels de santé de métropole sont attendus ce mercredi pour épauler les équipes sur place et succéder aux précédents renforts déployés dans le courant du mois d'août.

Le taux d'incidence est encore très élevé, s'établissant lundi à 438 cas pour 100.000 habitants au cours des sept jours écoulés, contre 141 pour l'ensemble de la France.

Un confinement est toujours en vigueur sur le territoire, assorti d'un couvre-feu.

· Le pic des hospitalisations passé en Guadeloupe

La Guadeloupe a passé le pic des hospitalisations, a annoncé lundi le directeur médical de crise du CHU, Bruno Jarrige. Le professionnel de santé a toutefois incité à la prudence en rappelant que "le virus (était) toujours là" et qu'un risque de reprise épidémique était réel après le 19 septembre, "avec la fin du confinement et la rentrée scolaire".

L'archipel est confiné depuis le début du mois d'août, et le taux d'incidence était lundi de 581 cas pour 100.000 habitants au cours des sept derniers jours. La tension hospitalière était quant à elle de 300%.

Ce mardi, "8 à 10 patients" doivent être évacués vers l'Hexagone dans le cadre de l'opération Hippocampe, ont indiqué l'ARS et la préfecture dans un communiqué publié lundi.

· Restrictions allégées à La Réunion

Après un été tendu sur le plan sanitaire, La Réunion voit ses mesures de restrictions allégées à la faveur de l'amélioration des indicateurs épidémiques du Covid-19: lundi, le confinement a été levé en semaine mais demeure d'actualité le week-end. Un couvre-feu est toujours applicable à compter de 21 heures, tous les jours.

Le taux d'incidence, qui dépassait les 400 pour 100.000 habitants fin juillet s'établissait lundi à 158. Le taux de positivité des tests, qui était de 10%, est désormais de 2,8%.

"Nous avons écarté pour l'heure le risque d'une flambée épidémique", a déclaré le préfet Jacques Billant au cours d'une conférence de presse jeudi dernier.

Mais "la situation demeure très fragile, à risque important. Elle ne peut pas permettre une levée trop rapide des mesures", avait mis en garde Martine Ladoucette, directrice de l'Agence régionale de santé (ARS).

· Confinement prolongé en Polynésie

Alors que le confinement, applicable sur la majeure partie de l'archipel, a été prolongé jusqu'au 20 septembre en Polynésie française, de nouveaux renforts sont arrivés lundi avec le déploiement de 44 pompiers, indique La 1ère. Un couvre-feu est par ailleurs en vigueur.

Face à l'afflux de malades, les hôpitaux saturent. Samedi, la docteure Laure Baudouin, cheffe du service réanimation de l'hôpital de Papeete, expliquait à l'AFP que 63 lits de réanimation avaient été armés, contre 24 en temps normal, et que le personnel avait annulé ses congés.

Le chef des urgences, le docteur Tony Tekuataoa, expliquait observer une tendance "à diminuer un petit peu" des chiffres, qui se situent toujours à des niveaux très élevés.

Lundi, 59 malades du virus étaient toujours hospitalisés en réanimation et 33 personnes sont décédées en 72 heures au cours du week-end écoulé.

· Confinement strict et vaccination obligatoire en Nouvelle-Calédonie

Face à la détection de trois cas autochtones "sans liens entre eux" en Nouvelle-Calédonie, un confinement strict a été décrété pour une durée de 15 jours. La mesure doit prendre effet ce mardi dans l'archipel jusque-là préservé de la maladie, aucun décès lié au virus n'ayant été recensé à ce jour.

Face à la découverte de ces nouveaux cas, les autorités redoutent une saturation rapide du système de soins. Le plan blanc a été déclenché dans le principal hôpital.

Face à la faible couverture vaccinale, qui était de 30% de la population la semaine passée, la vaccination a été rendue obligatoire pour toutes les personnes majeures. La mesure est entrée en application lundi.

· Couvre-feu maintenu en Guyane

Si le taux d'incidence est toujours très élevé en Guyane, avec 431 cas pour 100.000 habitants sur les sept derniers jours, cet indicateur est en baisse. La tension hospitalière s'établit quant à elle à 55%.

Le taux de positivité des tests est également en baisse, se situant lundi à 12,2%, contre 13,1% vendredi.

Dans le territoire amazonien, un couvre-feu est en vigueur. La mesure avait été durcie dans certaines zones fin août.

Ce lundi, 25 malades du virus étaient hospitalisés en réanimation, un chiffre en hausse par rapport au 3 septembre, où ils étaient 23.

La Guyane se heurte à une faible couverture vaccinale. Lundi, seuls 27% des Guyanais âgés de plus de 12 ans étaient vaccinés, contre plus de 70% sur l'ensemble de la population française.

Clarisse Martin Journaliste BFMTV