"Les plannings ont été faits": le ministre de la Santé assure que le système de santé est "prêt" pour les JO

Frédéric Valletoux se veut rassurant. Le ministre délégué en charge de la Santé a déclaré, dans un entretien au Parisien publié ce dimanche 7 avril, "d'ores et déjà" constater que "le système de santé est prêt à accueillir les Jeux". "D’habitude, on atteint en été entre 80 et 90% de l’activité du reste de l’année. Cette fois, nous devons permettre de maintenir un niveau à 100%", a-t-il affirmé.
"La hausse attendue est d’environ 150 passages par jour. L’écart est donc modeste mais tout le monde est sur le pont, avec 1.860 équivalents temps plein supplémentaires. Les organisations sont prêtes, les plannings ont été faits", a poursuivi le ministre.
Jusqu'à 15 millions de visiteurs sont attendus pour les Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre), selon les prévisions de l'Office du Tourisme de Paris.
Des soignants inquiets
Cette hausse de la fréquentation arrive néanmoins à un moment où l'hôpital public est fragilisé. "La situation des hôpitaux est chaque été plus catastrophique. C’est la goutte d’eau de trop", a ainsi estimé Joran Jamelot, représentant de la CGT à l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), auprès de l'AFP mi-mars. A l'été 2023, les pénuries de soignants avaient contraint un nombre important de services d'urgences à fermer la nuit ou quelques jours en France.
Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon, souligne aussi auprès du Parisien dimanche que "certains nous disent qu’il n’y a pas à s’inquiéter, que ça s’est bien passé pendant les précédents grands événements. Mais on est dans une situation plus précaire aujourd’hui, et chaque grain de sable à l’hôpital peut avoir de graves conséquences".
Une prime pour les soignants
À l'heure où tous les hôpitaux manquent de bras, l'AP-HP a fait appel aux volontaires en interne, et propose une prime (de 800 à 2.500 euros brut/semaine en fonction des catégories d'emploi) aux soignants des services concernés qui "renoncent" à l'une de leurs habituelles trois semaines consécutives de vacances, pour travailler 35 heures sur la période.
Des montants "insuffisants" et "discriminatoires" pour les syndicats, qui réclament dans une pétition (CGT-FO-CFTC-UNSA) "2.000 euros pour tous" les personnels, "épuisés" par une succession d'épidémies et d'étés ultra-tendus. Une demande rejetée par l'exécutif: "les montants ont été annoncés par le gouvernement à l’automne dernier, ils n’ont pas vocation à bouger", leur répond Frédéric Valletoux ce dimanche.
Quant à une éventuelle grève dans les hôpitaux cet été, le ministre délégué à la Santé affirme que "les personnels soignants ont à cœur de répondre présent pendant cette période, comme ils le font toujours. "À 100 jours de l’événement, je sens une mobilisation de leur part et même une fierté que l’on puisse parler de la place et du rôle qu’ils vont avoir.