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Santé

La consommation de tabac en baisse: plus de 3 adultes français sur 10 fument, dont 23% quotidiennement

Un fumeur de cigarette. Photo d'illustration

Un fumeur de cigarette. Photo d'illustration - AFP

Si la consommation de tabac a peu évolué entre 2022 et 2023, elle a diminué depuis 2021, selon une enquête menée par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives publiée ce mardi 19 novembre.

"La prévalence du tabagisme quotidien la plus faible jamais enregistrée depuis que cet indicateur existe". Selon une étude menée par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, plus de trois personnes sur dix, âgées de 18-75 ans, ont déclaré fumer en 2023 dans l'Hexagone. Et moins d'un quart (23,1%) ont dit fumer quotidiennement, avec un niveau plus élevé parmi les hommes (25,4 %) que parmi les femmes (20,9 %).

Si la différence entre 2022 et 2023 est peu significative, une baisse a néanmoins été observée entre 2021 et 2023. "Le tabagisme quotidien a diminué de 25,3 % à 23,1 % sur cette période", note l'étude publiée ce mardi 19 novembre qui s'est appuyée sur des données de l’Enquête sur les représentations, opinions et perceptions sur les psychotropes (EROPP).

Des fumeurs occasionnels en hausse

Ce n'est pas la première période de baisse du tabagisme à être observée: cela avait déjà été le cas entre 2016 et 2019 avant une stabilisation au début de la pandémie de Covid-19.

Cette diminution de la consommation de cigarettes est perceptible au sein des bureaux de tabac où les ventes sont en baisse. 43.188 tonnes de tabac ont été livrées aux buralistes en 2021 contre 37.120 tonnes en 2023, soit une baisse de 14 %. "Les ventes de traitements d’aide au sevrage du tabac réalisées en pharmacie (remboursés ou non) sont par ailleurs en hausse sur la même période", souligne l'étude.

Si les fumeurs quotidiens ont diminué, les fumeurs occasionnels ont quant à eux augmenté. La prévalence du tabagisme occasionnel a augmenté depuis 2021 pour atteindre 8% en 2023.

Le vapotage continue de son côté sa progression depuis 2016. En 2023, 8,3 % des 18-75 ans déclaraient vapoter et 41,8% ont déclaré avoir expérimenté la cigarette électronique.

Les inégalités sociales "restent très marquées"

À noter que les "inégalités sociales en matière de tabagisme restent très marquées". La consommation de cigarettes est nettement plus importante lorsque le niveau de diplôme est plus faible, lorsque les revenus sont plus faibles ou lorsque les personnes sont au chômage. La prévalence du tabagisme quotidien est par exemple de 28,9% parmi les personnes n’ayant aucun diplôme ou un diplôme inférieur au baccalauréat et de 16,6% parmi les titulaires d’un diplôme supérieur au baccalauréat.

Toutefois, la baisse du tabagisme en France concerne également les catégories socioéconomiques moins favorisées. Il y a eu une diminution de la consommation de tabac entre 2021 et 2023 parmi les personnes les moins diplômées, les plus bas revenus et les personnes au chômage.

Alors que le tabac reste la première cause de mortalité évitable - avec environ 75.000 décès attribuables en 2015, soit 13% des décès -, l'objectif de parvenir à la première génération sans tabac d’ici 2032 est réitéré. Plus précisément, il y a la volonté d'atteindre moins de 5% de prévalence de tabagisme à l’âge adulte pour les générations nées à partir de 2014. Les autorités de santé espèrent que la 9ee édition du Mois Sans Tabac, incitant les fumeurs à s'arrêter tous ensemble en ce mois de nobvembre, portera ses fruits.

Juliette Brossault