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Santé

"L'équivalent d'une chute de deux étages": pourquoi il est très dangereux de bronzer à l'avant d'un bateau

Un hors bord navigue au large de Marseille

Un hors bord navigue au large de Marseille - AFP

Une étude alerte sur les accidents de plaisanciers prenant le soleil à l'avant d'un navire. Le danger n'est pas celui qu'on imagine, il s'agit d'un risque de fractures.

Un danger caché guette les plaisanciers qui voguent l'été en hors-bord sur la Méditerrannée. Plus particulièrement, ceux qui apprécient l'art de la bronzette en mer. Ce danger "sous-évalué", le neurochirurgien marseillais Stéphane Fuentès l'a mis en lumière dans une étude. Il s'agit du risque de fracture, plus spécifiquement de fractures du rachis, un ensemble de vertèbres.

"En 2020, après le premier confinement, nous avons opéré jusqu'à 16 patients dans l'été [pour ce type de blessures]", raconte-t-il à La Provence.

Cette enquête très sérieuse menée par les services de neurochirurgie de l’AP-HM, le laboratoire de biomécanique appliquée de l’Université de la Méditerranée, et l’hôpital d’instruction des armées a été publiée dans le Journal of clinical Medicine. L'étude analyse une cohorte de 79 patients, présentant au total 90 fractures.

"Claquement de pont"

Voici comment celles-ci se produisent en général. Une personne s'allonge à l'avant du bateau pour prendre le soleil, généralement lorsque la mer est calme. Le problème se présente lorsqu'une vague, provoquée par un autre bateau, percute le premier. La personne allongée s'envole, puis retombe.

La violence du choc est une combinaison de plusieurs facteurs, comme la dureté du pont ou le fait que la personne anticipe ou non la secousse. Par ailleurs, les femmes sont plus exposées que les hommes, avec 71 cas recensés contre 18.

Ce "claquement de pont" n'est pas à prendre à la rigolade. "Les fractures occasionnées sont équivalentes à une chute de deux étages", explique le médecin au quotidien régional. À la clé, une hospitalisation d'une semaine, un mois ou deux d'arrêt-maladie et un long suivi. Ce qui ne laisse pas un très bon souvenir de vacances.

Tom Kerkour