Jusqu'à "2800 patients en réanimation" début avril: les projections inquiétantes du directeur de l'AP-HP

Martin Hirsch. - AFP
Les projections sont à la mesure de la dégradation des indicateurs sanitaires en Île-de-France: alarmantes. Avec 1177 patients en soins critiques, il y a "autant de malades en réanimation aujourd'hui qu'au pic de la deuxième vague", a constaté Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ce mercredi sur RTL. Et la tendance n'est pas à l'amélioration dans les semaines à venir.
"À la fin du mois, on pense qu'on aura entre 1700 et 2100 patients en réanimation, a-t-il avancé. Si je vais au 6 avril, là on passe à entre 2000 et 2800 patients en réanimation". Et le médecin de rappeler: "C'est exactement ce que nous avons eu du mal à prendre en charge il y a un an, début avril".
Face à un tel afflux de patients, l'an passé, "pendant plusieurs semaines, on n'a pas traité autre chose que le Covid. On a fait quelques transplantations urgentes, quelques patients urgents et il y en avait moins car le confinement évite des tas d'accidents", a-t-il poursuivi.
15 jours pour mesurer l'impact d'un confinement
Il y a un an justement, la France était mise sous cloche. L'hypothèse d'un confinement est aujourd'hui de nouveau sur la table s'agissant de l'Île-de-France, où le taux d'incidence est "supérieur à 400" pour 100.000 habitants, notamment en Seine-Saint-Denis. Cependant, a tenu à préciser Martin Hirsch, même si des restrictions sont actées dans les deux jours à venir, elles mettront au moins 15 jours à avoir un impact dans ses services.
Selon nos informations, deux options se dégagent si le gouvernement opte pour un nouveau tour de vis sanitaire: des restrictions uniquement le week-end, sur le modèle d'une partie des Alpes-Maritimes, du Dunkerquois ou du Pas-de-Calais, ou un confinement appliqué à l'ensemble des jours de la semaine, tout en maintenant les écoles ouvertes.
"Si c'est confinement le week-end, il faut qu'on l'accompagne et que les Français qui nous écoutent, les employeurs, les médias disent confinement le week-end mais très grande vigilance la semaine", a insisté Martin Hirsch.
Ne faire "que les choses strictement indispensables"
Le responsable des hôpitaux publics parisiens a appelé, dans ce cas de figure, à "pousser au télétravail, à aller se tester, à utiliser les tests rapides..."
"Si on va faire les courses, on prend dix minutes de plus, on va à la pharmacie, on se fait un test rapide. S'il est positif, on rentre chez soi plutôt que d'aller s'acheter des fringues ou aller voir des amis, a-t-il plaidé. On ne fait que les choses strictement indispensables."
Un confinement plus large serait plus à même de freiner la diffusion de l'épidémie, selon Martin Hirsch. Mais s'il "faut le respecter", il faut également "le supporter".