Médicament contre le Covid-19: pour l'immunologiste Michel Cogné, le traitement aux anticorps est "très prometteur"

Alors que la campagne de vaccination contre le Covid-19 pourrait être lancée plus tôt que prévu en France, dès la fin de l'année, des questions se posent sur les autres moyens de traitement de la maladie. Le Regeneron, un médicament à base d'anticorps utilisé notamment pour soigner Donald Trump lorsqu'il était atteint de la maladie infectieuse, suscite les convoitises car il est "très prometteur", selon le professeur Michel Cogné, médecin et professeur d'immunologie à Rennes.
L'idée est de reproduire des anticorps prélevés sur des personnes infectées par le Covid-19 et qui ont été particulièrement protecteurs. Transformés sous forme de médicaments, ils sont ensuite administrés à des patients fragiles, pas en capacité de produire les anticorps nécessaires pour combatte la maladie.
"Produire des anticorps permet de reconnaître un antigène, de le neutraliser, détaille le Pr Cogné. Comme quand vous attrapez un reptile, il ne suffit pas de le tenir, il faut aussi lui maintenir la tête pour éviter qu'il vous morde. Ces anticorps neutralisants, nous savons les isoler et les produire de façon industrielle. Ce sont ceux qui sont proposés comme médicament par deux sociétés pharmaceutiques", explique-t-il ce mercredi sur BFMTV.
Réduit les risques d'hospitalisation
Selon Michel Cogné, ce traitement est à ce jour le seul antiviral qui ait fait ses preuves "après les déceptions du Remdesivir et de l'hydroxychloroquine".
"Dans les formes graves, ce médicament aux anticorps est capable de réduire le risque d'hospitalisation chez les patients obèses, greffés, immunodéprimés qui sont particulièrement fragiles que l'on a envie de protéger", souligne l'immunologiste.
Mais quand sera-t-il disponible en France? "Aux Etats-Unis il a été autorisé dans une procédure d'urgence, c'est-à-dire sans qu'il n'y ait eu de tests à large échelle. Mais sur le faible échantillon, il a fonctionné, on a constaté une baisse de la charge virale et pas d'effets secondaires. On pourrait donc imaginer d'avoir très rapidement cette solution d'urgence en France", répond le Pr Michel Cogné.