Greffe d'organes: toujours aussi peu de donneurs

Près de 220 personnes meurent chaque année, faute de greffe - -
Toujours plus de demandeurs et jamais assez de donneurs. Ce jeudi a lieu la Journée mondiale du don d’organes et de la greffe. Elle permet de sensibiliser le public sur cette problématique et de rappeler que les donneurs ne sont toujours pas assez nombreux.
La Fondation greffe de vie révèle qu'en 2012, le nombre de refus de prélèvement a atteint son niveau le plus important, avec un taux qui s'élève à 33,7% des personnes en mort encéphalique dont les familles s'opposent au don d'organes.
Cette Journée mondiale du don d’organes et de la greffe a été instaurée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Elle partait d'un constat alarmiste sur le manque d'organes prélevés. Ainsi, en France, en 2005, il n’y a eu que 4.238 transplantations d’organes pratiquées alors que près de 12.000 malades avaient besoin d’une greffe, en France.
Depuis, le nombre de patients en liste d’attente n'a cessé d'augmenter, atteignant 17.627 personnes en 2012 alors que 5.023 greffes ont été réalisées.
Si aujourd'hui, 50.000 personnes vivent en France grâce à une greffe d’organes, tous les ans, près de 220 personnes meurent, n’ayant pas pu bénéficier d’un greffon.
"On est tous donneur sauf si on s'y est opposé"
Comme près de 13.000 Français, Patrick Tirel attend un rein depuis 5 ans. Son quotidien est rythmé par des visites à l’hôpital qui lui imposent de lourdes contraintes, l’affaiblissent considérablement et pèsent sur son moral.
"A partir du moment où je me lève le matin c'est dans mon esprit, je peux pas l'oublier", confie-t-il. "Avant, j'avais un travail physique, je ne peux plus l'exercer, c'est fini", ajoute-t-il.
Les donneurs pourraient être beaucoup plus nombreux si la loi était mieux connue. "On est tous donneur sauf si on s'y est opposé de son vivant", explique Jean-Pierre Scotti, président de la Fondation greffe de vie. "On peut s'y opposer ou en s'inscrivant sur le registre national des refus, ou en ayant fait part de son opposition à l'un de ses proches". Or, ce registre ne compte que 100.000 personnes.
En France, si quatre Français sur cinq se disent favorables aux dons d’organes, en cas de drame, la majorité des proches refusent les dons, faute d'en avoir été informés par la personne décédée.