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Garder Noël mais sacrifier le 31 décembre, le dilemme du gouvernement

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Comme dans d'autres pays, l'exécutif devra procéder à un choix difficile pour la population, les festivités de fin d'année accélérant la propagation du Covid-19.

À tout prix éviter un "effet Thanksgiving". C'est l'objectif que s'est assigné le gouvernement français, à quelques semaines des fêtes de Noël et du Nouvel An. En Amérique du Nord, les célébrations familiales autour de la dinde, fin novembre, ont abouti à un important rebond épidémique. Aux États-Unis, 3000 morts du Covid-19 viennent d'être recensés en l'espace de seulement 24 heures.

Face à cette réalité, Emmanuel Macron et Jean Castex vont-ils, comme certains de leurs homologues, tenter d'"annuler" les soirées des 24 et 31 décembre? Selon les informations de BFMTV, les derniers arbitrages de l'exécutif penchent vers une préservation de Noël. À savoir, un scénario où les Français pourraient circuler librement ce soir-là, sans attestation ni couvre-feu.

Réunions familiales

Les festivités de la Saint-Sylvestre sont, à l'inverse, en sursis. Plus propices aux rassemblements informels, elles revêtent de surcroît un caractère moins symbolique que Noël, où les familles vont avoir l'opportunité de se réunir après une année des plus éprouvantes.

La suppression de ce sas de décompression aurait, le gouvernement le sait, des conséquences délétères au sein d'une opinion publique désormais à fleur de peau. La limitation du nombre de personnes présentes dans un même lieu demeurerait toutefois inchangée.

En Allemagne, la chancelière Angela Merkel s'est dite favorable à des mesures drastiques entre Noël et la mi-janvier, dont la fermeture des magasins non-essentiels et des écoles. Le 31 décembre, les pétards et les feux d'artifice seront interdits, tout comme les fêtes prévues ce soir-là.

Déplacements interrégionaux

Autre piste potentielle: celle de la limitation des déplacements interrégionaux. C'est sur ce ressort qu'a appuyé le gouvernement espagnol, qui a interdit les voyages entre communautés autonomes entre les 23 décembre et 6 janvier, sauf pour rendre visite à sa famille ou à des amis très proches. Idem en Italie, où il sera interdit de voyager d'une région à l'autre durant cette période, sauf pour motif professionnel.

Reste le scénario canadien. Dans la province du Manitoba, le gouverneur Brian Pallister s'est présenté à la télévision en larmes pour annoncer que oui, il serait "le gars qui vole Noël" à ses administrés. Pas sûr que Jean Castex prenne cette voie.

Par Jules Pecnard avec Anne Saurat-Dubois