Efficacité évaluée à 86%, formes graves en nette baisse: les bons résultats de la 3e dose en Israël

Soignante israélienne procédant à une troisième piqûre à Jérusalem. - Ahmad GHARABLI / AFP
Face au Covid-19, soignants, scientifiques et politiques n'ont pas fini de tâtonner. Après avoir peiné des mois durant à élaborer un vaccin, et plus longuement encore à convaincre certains segments de la population d'en recevoir une première puis une seconde dose, l'enjeu est déjà de passer à la troisième. Car l'écoulement du temps et surtout l'évolution du virus semblent éroder les défenses dressées par les premières injections.
Des données publiées officiellement mardi par les autorités américaines de santé ont ainsi attesté que l'efficacité des vaccins de Pfizer et Moderna contre l'infection au Covid-19 avait baissé de 91% à 66% depuis que le variant Delta était devenu majoritaire dans le pays. Sur notre plateau ce mercredi matin, Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon, a toutefois averti que ces chiffres étaient "difficiles à interpréter", préférant mettre en valeur une "efficacité vaccinale spectaculaire sur les hospitalisations".
Mieux, des éléments venus d'Israël tendent déjà dissiper ce nuage: des travaux conduits dans l'Etat hébreu, où l'administration d'une troisième dose est allée bon train chez les séniors, affirment que ces injections supplémentaires présentent d'excellents résultats.
37 cas positifs contre 1064
C'est Le Parisien qui a initialement épluché le succès de cette campagne israélienne. Il peut paraître précoce d'évoquer les espoirs que celle-ci suscite dans la mesure où elle n'a démarré que fin juillet, au moment où les cas quotidiens étaient multipliés par dix en un mois, passant de 200 à 2000. Mais en moins de quatre semaines, les autorités israéliennes sont déjà parvenues à piquer les épaules des deux tiers de leurs plus de 60 ans. Au point que la campagne a déjà été élargie aux Israéliens âgés de plus de 30 ans.
En plus de vacciner à tour de bras, il s'agissait donc de se faire au plus tôt une idée de l'efficacité de cette troisième dose. Pour ce faire, on a isolé un groupe de 800.000 personnes. Parmi elles, 149.144 étaient des sexagénaires triple injectés et depuis une semaine ou plus. On trouvait à leur côté, 675.630 sujets seulement double vaccinés et depuis plus de six mois. Au chapitre de la détection de cas positifs en leurs seins respectifs, le panorama dégagé est très clair, selon les données publiées dès mercredi dernier: les Israéliens âgés de plus de 60 ans ayant reçu une troisième dose depuis une semaine ou plus n'en comptaient que 37, les autres: 1064. Après lissage des résultats, les spécialistes ont conclu à un taux d'efficacité de 86%.
Dimanche, le ministère de la Santé israélien, comme l'a à nouveau noté Le Parisien, a encore renforcé cette première impression en produisant une nouvelle batterie d'éléments révélant que dix jours après la troisième dose, la protection immunitaire du patient était quatre fois plus importante qu'après deux doses, et même de cinq à six fois contre les formes graves.
Le calendrier français
La France arrive elle aussi à la troisième dose, ou, selon l'expression privilégiée par les pouvoirs publics, à la "dose de rappel" (une sémantique qui tient notamment compte du fait que les personnes immunodéprimées ont déjà pu recevoir une troisième injection).
Ainsi, dans son avis rendu mardi, la Haute Autorité de Santé a décidé de proposer une dose de rappel, bien qu'à un public encore restreint. Cette campagne doit débuter dès la mi-septembre - et même dès le 1er selon la volonté du ministère de la Santé - auprès des résidents d'EHPAD ou des unités de soins longue durée, ou encore des personnes âgées de plus de 80 ans à leur domicile, des personnes très vulnérables aux formes graves du virus, ou des individus immunodéprimés. L'incitation devrait ensuite s'étendre à nos concitoyens âgés de plus de 65 ans à partir de la fin du mois d'octobre.
Dès lundi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui avait saisi la Haute Autorité de l'opportunité de ce nouveau round plus tôt cet été, avait prévenu au micro de notre journaliste Yves Calvi:
"J'ai demandé à mes services de mettre en place le programme de troisième dose pour ceux et celles qui en relèvent".
Pour l'heure, 41,6 millions de Français sont décrits comme "complètement vaccinés".
