Drame de Port-Royal : pas de dysfonctionnements, selon le rapport

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Deux jours après la mort d’un bébé in utero faute de place en maternité, l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris a rendu son rapport.
> Rien d'anormal
Il n’y a pas eu de dysfonctionnements apparents. Pour l'AP-HP : les effectifs et les lits étaient en nombre suffisant, et la prise en charge de la patiente n’était pas médicalement justifiée. "L’examen de l’organisation de la maternité de Port-Royal au cours de cette période permet de dire que les effectifs soignants, médicaux et paramédicaux, étaient au complet et que la disponibilité des lits et des salles permettait de recevoir les urgences", poursuit le texte. Tout était donc en place au niveau des besoins de personnels et de matériel.
Sur la décision de renvoyer chez elle la patiente, le groupe hospitalier est également affirmatif: "L’examen médical de cette patiente n'a pas conduit à la décision de la prendre en charge en urgence".
> Une enquête exceptionnelle
Une enquête administrative et médicale "exceptionnelle" va cependant être menée par une équipe de médecins et de sages-femmes, dirigée par le professeur Bruno Carbonne, président de la collégiale des gynécologues-obstétriciens. Ils examineront notamment si la décision médicale de renvoyer chez elle la jeune femme était justifiée. Les enquêteurs devront rendre les conclusions de leurs investigations début mars.
Parallèlement, une enquête préliminaire a été ouverte par le Parquet de Paris sur cette affaire qui pose notamment le problème de l'engorgement de certaines maternités, dont celles de "niveau 3", les plus équipées pour faire face aux risques des accouchements difficiles mais qui manquent de personnels.
>> Bébé mort in utero : couacs en série à l'AP-HP
> Autopsie réalisée mardi
L'affaire a causé un grand émoi ce week-end. La patiente, qui était suivie à la maternité de Cochin-Port Royal, s’était présentée dans la nuit de jeudi à vendredi avec un foetus mort in utero, à terme.
Elle était déjà venue le mardi précédent et dans la journée de jeudi "pour examen et déclenchement de l’accouchement". Or, après l'examen médical, "il lui avait été dit qu’elle pouvait retourner à son domicile", selon l'AP-HP. Le père du bébé a mis en cause la maternité et un service "débordé". Les syndicats ont critiqué le manque d'effectifs et les conditions de travail dans les maternités de l'AP-HP.
L'autopsie du bébé doit être pratiquée mardi.