"Défendre la visite à domicile": pourquoi SOS Médecins est en grève ce lundi

La fédération d'associations de médecins libéraux SOS Médecins a annoncé dimanche un "arrêt total" de l'activité pendant 24 heures à partir de lundi 8h pour "alerter les Français sur la disparition programmée de la visite à domicile". Avec cette action, les médecins "entendent défendre la visite à domicile", explique Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins France, sur BFMTV.
C'est "un acte que nous pratiquons majoritairement à SOS Médecins et que nous entendons défendre car il est menacé de disparition à très court terme en raison de son manque d'attractivité", explique-t-il.
"Actuellement, la visite à domicile n'est pas du tout considérée dans les revalorisations tarifaires, et on trouve de moins en moins de médecins pour la réaliser".
SOS Médecins regroupe 1300 médecins généralistes, qui effectuent environ 3 millions de visites à domicile chaque année.
"C'est le patient qui est bien au coeur de notre action aujourd'hui"
La particularité de la visite à domicile, c'est qu'elle prend plus de temps au médecin, parfois jusqu'à une heure, car "un médecin au chevet d'un patient, c'est pour des motifs en général assez sérieux qui nécessitent un peu de temps et de coordination médicale". Ce type de déplacement coûte aujourd'hui, en journée, 35 euros, ce qui "n'est tout simplement pas tenable dans la durée quand vous faites par équivalent trois ou quatre consultations au cabinet", explique Jean-Christophe Masseron.
SOS Médecins réclame donc "la possibilité d'utiliser ce qu'on appelle des majorateurs d'urgence qui permettraient de porter la visite à un prix intermédiaire". Le président de la fédération parle d'un "tarif autour des 57,60 euros, qui a été utilisé d'ailleurs pendant la crise sanitaire lorsqu'on se déplaçait dans les maisons de retraite notamment, et qui nous parait être le tarif approprié pour un acte qui est long et complexe".
Il martèle à plusieurs reprises qu'il s'agit de conserver la possibilité de faire ce soin, "il n'est pas du tout question de le remplacer par de la consultation ou téléconsultation", et rappelle que "la seule alternative actuellement à des visites urgentes de type SOS Médecins, c'est une ambulance et un transfert vers les services d'urgence hospitaliers qui sont déjà saturés".
"La grève ce n'est pas du tout quelque chose que l'on aime faire mais on explique bien aux patients que l'on fait cela pour sauver ce service médical, c'est le patient qui est bien au coeur de notre action aujourd'hui", explique-t-il.
