Covid-19: pour Bruno Lina, du Conseil scientifique, le variant Delta va provoquer "une vague épidémique inexorable"

Le message est on ne peut plus clair. Interrogé ce vendredi sur l'antenne de BFMTV, le professeur de virologie aux Hospices civils de Lyon et membre du Conseil scientifique, Bruno Lina, a assuré qu'une nouvelle vague de Covid-19 provoquée par le variant Delta était inexorable en France.
"Il est clair que le variant Delta va donner une vague épidémique. C'est une évidence, c’est ce qu’on observe dans tous les pays européens, elle n’a pas commencé en France parce qu’il y a un décalage temporel, mais elle est inexorable", commence-t-il.
"Il faut freiner la progression"
Selon lui, la gravité de la situation sera jaugée en fonction de la nature même de l'épidémie qui attend le pays dans les jours à venir. "Cette épidémie peut avoir deux types de conséquences, elle peut être une épidémie simple comme on peut observer avec la grippe, qui passe avec deux à trois millions de personnes qui s’infectent mais pas d’impact majeur sur le système de santé", pronostique-t-il, avant d'exposer une seconde possibilité, plus pessimiste.
"On peut avoir une épidémie qui ressemble aux vagues de coronavirus. On voit que dans ces conditions, si on veut freiner le risque d’infection chez les personnes fragiles, il faut freiner la progression et le seul outil qui permette de le faire de façon efficace, c’est la vaccination", alerte-t-il.
Quelle quatrième vague?
En ce qui concerne cette fameuse nouvelle vague de l'épidémie, Bruno Lina a imaginé à quoi elle pourrait ressembler. "Ce qui nous attend est dépendant du niveau de la vaccination de la population français", assure-t-il.
"Les vaccins que l’on a aujourd’hui protègent très fortement contre les formes graves et les hospitalisations, même avec le variant Delta. Quand on regarde les hospitalisations dans les pays vaccinés, Israël et Écosse, il y a une épidémie plus ou moins importante, le virus circule mais cela n’a pas d’impact de santé, il y a peu d’hospitalisation et de cas graves."
Pour lui, la France pourrait alors se retrouver dans une position délicate à court et moyen terme.
"Si on fait un bilan, le niveau de vaccination des personnes fragiles, des obèses, des diabétiques, est insuffisant. On a un peu de temps devant nous pour les deux injections, mais il faut commencer très vite, convaincre ceux qui sont hésitants, le bénéfice est individuel et collectif", conclut-il.