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Covid-19: pour Alain Fischer, la probabilité d'éradiquer définitivement le virus est "quasi-nulle"

Le professeur d'immunologie pédiatrique Alain Fischer, le 5 juillet 2017 à Paris.

Le professeur d'immunologie pédiatrique Alain Fischer, le 5 juillet 2017 à Paris. - THOMAS SAMSON / AFP

Interrogé dans les colonnes du Parisien, l'immunologue estime qu'il serait difficile d'éradiquer définitivement le Covid-19, mais qu'un variant moins agressif pourrait potentiellement s'imposer et se comporter "comme les autres coronavirus".

Le Pr Alain Fischer, interrogé par des lecteurs du Parisien, a considéré que la probabilité d'éradication définitive du Covid-19 était "quasi-nulle".

"Il est illusoire de penser qu'on va y arriver à court terme pour le coronavirus. Mais ce n'est pas forcément gênant", explique l'immunologue.

Un seul virus jusqu'ici définitivement éradiqué

Le chef de la coordination de la campagne de vaccination en France rappelle qu'un seul virus a été éradiqué "dans l'histoire moderne biologique", à savoir la variole. Une éradication rendue possible qu'"après des efforts colossaux de vaccination".

"L'hypothèse la plus probable n'est pas l'émergence d'un variant très agressif, même si on ne peut pas l'exclure... mais plutôt qu'il s'atténue et qu'il se comporte comme les autres coronavirus, en nous donnant de simples rhumes", a avancé l'immunologue.

Un probable rappel chaque année du vaccin

Faudra-t-il dès lors un rappel du vaccin chaque année? "C’est sans doute le scénario le plus probable", poursuit le "Monsieur Vaccin" du gouvernement même s'il estime qu'il est encore tôt pour connaître la véritable durée de l'efficacité des vaccins.

"Les premières données de Pfizer et Moderna montrent qu’ils sont toujours efficaces au bout de six mois", ajoute Alain Fischer.

En outre, la menace des variants et notamment d'une nouvelle variation d'un déjà existant poserait selon l'immunologue "un sérieux problème" quant à la réponse immunitaire apportée par les vaccins. "Attention, on pense qu’il y a peu de chance que ça arrive", prévient cependant Alain Fischer.

"Les industriels se préparent déjà avec des vaccins non plus fondés sur le code génétique du virus initial, mais sur celui de l’un de ses mutants. Afin de créer un vaccin plus proche du nouveau virus", explique enfin le Pr Alain Fischer.
Hugues Garnier Journaliste BFMTV