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Covid-19: nouvelle mutation préoccupante du variant anglais

Échantillons de'un potentiel malade allant être testé pour vérifier s'il contient le virus du Covid-19, le 7 mars 2020 à Créteil.

Échantillons de'un potentiel malade allant être testé pour vérifier s'il contient le virus du Covid-19, le 7 mars 2020 à Créteil. - Thomas SAMSON / AFP

La mutation des variants sud-africain et brésilien a été découverte sur le variant britannique du Covid-19. Cette variation inquiète car elle est suspectée de favoriser la résistance du virus aux anticorps.

E484K. Cette succession de lettres et de chiffres qualifie la nouvelle mutation du variant britannique du Covid-19 repérée chez 11 malades à Bristol et 32 à Liverpool, selon la BBC. Elle s'est effectuée sur le 484è acide aminé de la protéine spike, indique l’agence Public Health England dans une mise à jour de son rapport, le 26 janvier dernier.

"La mutation E484K de la protéine spike, trouvée chez les variants VOC 202012/02 B1.351 (Afrique du Sud) et VOC 202101/02 P1 (Brésil), a été détectée dans les séquences de 11 virus de la lignée B1.1.7. Les informations préliminaires suggèrent plusieurs apparitions indépendantes", écrit précisément l'agence de santé anglaise.

"Une très mauvaise nouvelle"

Une annonce qui préoccupe le monde scientifique car cette variation du virus est suspectée de favoriser sa résistance aux anticorps développés par les personnes qui ont déjà contracté le Covid-19 ou qui ont été vaccinées. La première mutation du virus étant environ 50% plus contagieuse que la souche originelle, le risque est qu'elle deviennent prédominante et que sa nouvelle modification réduise les effets de la vaccination.

Un essai du vaccin Novavax sur 4400 volontaires a ainsi montré que son efficacité - très prometteuse, de 90% - chutait à seulement 48% en présence du variant sud-africain, d'après la Icahn School of medicine de New York. La variation E484K identifiée sur le variant britannique est donc "une très mauvaise nouvelle", commente au Monde Bruno Canard, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des coronavirus.

Contenir la diffusion

La semaine dernière, les laboratoires Pfizer et BioNTech s'étaient montrés rassurants: selon leurs études, les anticorps de leur vaccin neutralisent le variant britannique. De son côté, Moderna travaille sur la mise au point d’une dose de rappel spécifiquement dirigée contre le variant sud-africain, souligne Libération.

Face aux mutations des variants du Covid-19, plusieurs hypothèses sont avancées sans qu'aucune ne puisse encore être attestée. Ainsi, le virologue et membre du Conseil scientifique, Bruno Lina, expose ce mercredi sur BFM Lyon deux théories sur ces modifications:

"Soit le virus va continuer à muter chaque année, comme celui de la grippe, et dans ce cas il faudra une revaccination annuelle. Soit les variants qui émergent comme au Royaume-Uni, au Brésil et en Afrique du Sud vont tous converger vers une séquence relativement similaire. Cela pourrait être un argument pour dire que le virus est en train d'explorer ses capacités d'évolution mais que ses capacités ne sont pas infinies et qu'à un moment, il va se stabiliser et qu'on n'aura plus affaire à des variants, sauf de manière très exceptionnelle."

En attendant de vérifier ces deux théories, des chercheurs européens ont appelé, dans la revue scientifique The Lancet, à une action concertée des pays européens pour "contenir leur diffusion". Car si leur circulation est maîtrisée, les virus porteurs de ces variations ont moins de risque de se transmettre et de se développer.

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV