Covid-19: les pneumologues français s'inquiètent des séquelles de la maladie

Une infirmière aide un jeune malade du Covid-19 à passer un appel vidéo à sa famille, à l'unité de soins intensifs de l'hôpital public El Tunal à Bogota, le 16 juin, 2020 - Juan BARRETO © 2019 AFP
Ceux qui ont contracté le Covid-19 vont-ils en subir de longues séquelles? La question taraude les professionnels depuis les premiers mois de l'épidémie. Elle sera au cœur du congrès des pneumologues, organisé à distance ce vendredi. Dans un entretien accordé au Parisien, la présidente de la Société française de pneumologie, Chantal Rahérison-Semjen, annonce le lancement d'une étude pour mieux évaluer ces répercussions à long-terme.
"Nous savons que c’est un problème d’ampleur, mais nous craignons de ne voir pour l’instant que la partie émergée de l’iceberg. Les infectiologues ont beaucoup insisté sur la partie aiguë de la maladie, peu sur ses conséquences. Surtout, il ne faut pas tout mettre sur le dos de la fatigue", prévient-elle.
"Soins spécifiques"
Les signes de ce que le Covid-19 a pu laisser perdurer comme complications sont largement liés à la respiration. Selon Chantal Rahérison-Semjen, il faut s'inquiéter "lorsque la fatigue s’installe, qu’une toux résiduelle persiste".
"Chaque patient qui a eu une forme grave du Covid devrait faire un bilan respiratoire entre quatre et six semaines après son épisode infectieux. Pour une forme plus bénigne, entre deux à trois mois après, si les symptômes sont là", indique-t-elle.
La pneumologue demande par conséquent aux autorités "la création de filières de soins spécifiques pour un suivi long terme".
"Nous avons l’habitude de ce type de séquelles, post-grippe ou tuberculose par exemple: elles peuvent être traitées. Cela passe par une meilleure gestion du souffle, une réhabilitation respiratoire, un renforcement des muscles", tient-elle à rassurer.