Covid-19: les indicateurs épidémiques repartent à la hausse en France

Un auto-test positif au Covid-19, le 17 mars 2022 à Rennes - DAMIEN MEYER © 2019 AFP
Après un mois de mai marqué par un recul de l'épidémie de Covid-19 aussi bien dans le nombre de nouvelles contaminations que dans les hospitalisations, l'épidémie reprend de la vigueur en France, comme le confirment les dernières données transmises par Santé Publique France.
37% de nouvelles contaminations en plus
Le nombre de nouveaux cas positifs a augmenté de 37% sur la dernière semaine glissante. Quant aux taux d'incidence, qui correspond au nombre de personnes malades pour 100.000 habitants, il est lui aussi en augmentation. Il s'établissait à 353,2 vendredi, soit une augmentation de 50,3%, là aussi sur la dernière semaine glissante.

Et bien que depuis dimanche, le suivi jour par jour de l'épidémie est rendu compliqué par une erreur technique s'étant produite samedi, la France se rapproche progressivement des 30.000 cas quotidiens moyens découverts sur 7 jours. Ce chiffre était pourtant descendu à 17.521 à la fin du mois de mai.
Retrait du masque et nouveaux variants
Interrogé sur BFMTV ce mardi, le professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon, est revenu sur cette remontée qui était, selon ses dires, prévisible.
"Elle était attendue. C'est l'effet de l'ablation du masque dans l'espace public, dans les transports, et l'effet de deux variants qui sont à un niveau important de circulation virale. C'est également une période avec beaucoup d'échanges sociaux", a-t-il déclaré.
Du côté des hospitalisations, la tendance est également à la hausse. Selon les chiffres de Covidtracker, 519 nouvelles admissions ont lieu par jour en moyenne, en hausse depuis le début du mois de juin. Tout comme les admissions en soins critiques, 58 par jour en moyenne, 44,3% d'augmentation sur la semaine écoulée.
De quoi faire craindre une nouvelle surcharge des hôpitaux? La tension hospitalière reste pour l'instant maîtrisée, avec 17% des lits de soins critiques occupés par les patients Covid-19.
Selon Gilles Pialoux: "il est fort possible que l'immunité collective permette de tamiser cette '7e vague'. Mais il ne faut pas que d'autres variants émergent, du fait d'une circulation virale importante".
Inquiétude sur l'état général de l'hôpital
Pour le professeur, l'inquiétude porte cependant sur "l'état dans lequel est l'hôpital", évoquant les nombreuses grèves qui ont lieu dans des services d'urgence, pour dénoncer les pénuries de moyens et de personnels, comme très récemment au CHU de Toulouse.
D'autant que le système hospitalier va dans les prochains jours devoir faire face à une précoce et importante vague de chaleur, qui connaîtra son pic samedi, avec des températures pouvant parfois s'approcher des 40 degrés. "À un moment, on ne peut plus absorber tout et n'importe quoi", met en garde Gilles Pialoux.