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Covid-19: face aux menaces, des soignants dénoncent "l'inaction coupable des pouvoirs publics"

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Un collectif de soignants, notamment composé du Dr Jérôme Marty et de l'infectiologue Karine Lacombe, a donné une conférence de presse ce mardi après-midi.

Après une tribune dans L'Express la semaine passée, une conférence de presse. Plusieurs médecins ont pris la parole ce mardi pour dénoncer "l'inaction coupable des pouvoirs publics" face aux menaces de mort et informations calomnieuses visant des soignants et scientifiques dans le cadre de la crise sanitaire liée au Covid-19.

Cette tribune intervenait à la suite d'un texte sur le site France Soir, le 22 août 2021. Signé du "médecin résistant (sic)", ce dernier s'intitulait "Covid-19 (diagnostic, traitements, vaccin): panorama d'une escroquerie" et dénonçait "l'unique doxa" qui serait propagée par des institutions comme l'Ordre des médecins, le gouvernement, ou encore certaines personnalités du monde médical nommément citées.

Le texte colporte également des contre-vérités avérées sur les effets supposés des vaccins, qui favoriseraient par exemple l'apparition de variants du virus.

Politisation de la crise sanitaire

Dans la première réponse dans L'Express, les signataires voulaient dire "stop aux menaces de France Soir et au harcèlement des porteurs de la parole scientifique".

Au cours de la conférence de presse de ce jour, le collectif de professionnels de santé, notamment composés du Dr Jérôme Marty, président de l'Union française pour une médecine libre, et de la Pr Karine Lacombe, infectiologue cheffe du service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, poursuivent sur cette lancée.

"On a vu monter tout au long de la crise une certaine politisation de celle-ci. Le fait de porter un masque, le fait de se vacciner, devenait un acte politique", a situé Jérôme Marty.

"France Soir bénéficie d'un nom qui est un nom historique pour la presse de France, mais qui n'a plus rien de réellement journalistique et qui est devenu un blog. Un blog qui s'est mis en avant tout au long de la crise par des publications que l'on ne peut pas nommer autrement que complotistes", a fustigé le généraliste.

"Un article est sorti, qui voulait mettre en lumière les responsables de la crise actuelle et qui a livré en pâture à une partie de la population qui est violente un certain nombre de noms de scientifiques et de médecins", a-t-il poursuivi.

À l'écran, des extraits d'interventions médiatiques ou d'insultes, parfois de mort, reçues sur les réseaux sociaux ont été retransmises. L'adresse de personnalités fait partie des méthodes d'intimidations utilisées par les personnes incriminées.

"Impunité"

"On a essayé pendant des mois et des mois de faire passer un discours qui était basé sur le fait scientifique pour informer la société et on voit bien que ce discours a été dévoyé, a été combattu par des personnes dont on a du mal finalement à comprendre la raison profonde de leur opposition", a quant à elle estimé Karine Lacombe.

"On peut ne pas être d'accord, mais à partir du moment où le désaccord se manifeste par de la violence verbale, qui mène à la violence physique, il doit y avoir des actions qui sont entreprises pour combattre ça. Ce qui me choque, c'est la certaine impunité dont jouissent les personnes qui allument la mèche", a-t-elle tancé.

Clarisse Martin Journaliste BFMTV